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CO2, pollution, normes

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Vers un report des nouvelles normes CO2 pour les véhicules neufs ?

Posté le par Matthieu Combe dans Environnement

Selon Le Monde, Luca de Meo, patron de Renault et président de l'association des constructeurs automobiles européens (Acea), a demandé à l'UE le report du durcissement des normes européennes sur les émissions de CO2 des véhicules européens. L'association T&E s’oppose fermement à cette demande.

En 2025, la moyenne annuelle d’émissions par voiture vendue devra passer sous la barre des 93,6 grammes de CO2 par kilomètre. Pour atteindre cet objectif, cela signifie que les constructeurs devront vendre en moyenne un véhicule électrique pour quatre véhicules thermiques. Mais il y a un hic : les ventes de véhicules électriques stagnent à moins de 15 % pour les voitures particulières et 7 % pour les utilitaires.

Si une étude publiée par le groupe de réflexion Transport & Environment (T&E) estime que la part de marché de ces véhicules devrait fortement augmenter l’année prochaine et atteindre entre 20 % et 24 % des voitures neuves vendues en Europe, les constructeurs automobiles européens le voient d’un autre œil. Ils feraient pression sur la Commission européenne pour décaler de deux ans le durcissement des règles.

Renault et l’Acea à la manœuvre

Le journal Le Monde a eu accès à une note de Luca de Meo, patron de Renault et président de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (Acea). Ce document demande à la Commission européenne l’utilisation de l’article 122.1 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE). Il s’agit d’une sorte de «49.3 européen », souligne Le Monde, qui permettrait de court-circuiter le Parlement européen, afin de retarder de deux ans les nouveaux objectifs en matière de CO2. Le constructeur français n’a pas voulu commenter l’information au journal.

Sur son site Internet, l’Acea justifie ses craintes quant à l’atteinte de ces objectifs. Pour l’association, ce ne serait pas de la faute des constructeurs, mais bien du manque de planification de l’UE en la matière. Elle explique : « L’UE manque toujours des conditions cruciales pour l’adoption massive de voitures et de camionnettes à zéro émission : une infrastructure de recharge et de remplissage d’hydrogène, ainsi qu’un environnement de fabrication compétitif, une énergie verte abordable, des incitations à l’achat et des incitations fiscales, et un approvisionnement sûr en matières premières, en hydrogène et en batteries. »

Une opposition ferme de T&E

T&E dénonce fermement cette manœuvre des constructeurs et appelle les législateurs européens à appliquer la loi telle qu’elle est prévue. « La démarche du lobby de l’industrie automobile est absurde, explique Marie Chéron, responsable des politiques véhicules à T&E France. Les constructeurs ont réalisé plus de 130 milliards d’euros de bénéfices depuis 2022 et ont eu des années pour se préparer à l’objectif. Maintenant, ils tentent de déclencher l’état d’urgence pour pouvoir continuer à vendre des voitures polluantes. »

Une analyse de T&E publiée en avril dernier montre que certains constructeurs ont déjà atteint l’objectif 2025. C’est notamment le cas de Volvo Cars. Des constructeurs comme Kia ou Stellantis ont un écart de moins de 5 gCO2/km et semblent sur la bonne voie pour atteindre leurs objectifs 2025. Volkswagen et Ford sont en queue de peloton avec le plus grand écart à respectivement 22 et 24 g/km.

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Posté le par Matthieu Combe


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