Le rapport « Production Gap » (l’écart de production, en français) est le fruit de centres de recherches sur l’énergie et du climat, avec le soutien du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Il estime pour la première fois l’écart entre les objectifs de l’Accord de Paris et la production prévue de charbon, de pétrole et de gaz dans le monde. À cette fin, le rapport passe en revue les politiques et actions visant à développer les combustibles fossiles dans dix pays producteurs : Chine, États-Unis, Russie, Inde, Australie, Indonésie, Canada, Allemagne, Norvège et Royaume-Uni.
Un futur rempli d’énergies fossiles
Sans changement radical, le fossé d’émissions se creusera rapidement. Le monde produira beaucoup trop d’énergie fossiles en 2030, +53 %, par rapport à un monde compatible avec un réchauffement à 2°C et +120 % par rapport à un réchauffement limité à 1,5°C.
La production de charbon est particulièrement concernée. Le rapport estime que les pays prévoient de produire 150 % de charbon en trop pour limiter le réchauffement à 2°C. Et 280 % en trop par rapport à une réduction du réchauffement à 1,5 ° C.
Le pétrole et le gaz devraient également dépasser les budgets carbone, avec des investissements continus et empêchant le développement des alternatives. D’ici 2040, les pays produiraient entre 40 % et 50 % de pétrole et de gaz en trop par rapport aux prévisions compatibles avec une limitation du réchauffement à 2 ° C.
Des solutions à déployer d’urgence
Les pays ont de nombreuses options à leur disposition pour réduire l’écart de production. Le rapport les invite notamment à limiter l’exploration et l’extraction des énergies fossiles. Il conseille aussi de supprimer les subventions et d’aligner les plans de production futurs sur les objectifs climatiques.
Le rapport sur les écarts de production est publié alors que plus de 60 pays se sont déjà engagés à mettre à jour leurs contributions déterminées au niveau national dans le cadre de l’Accord de Paris d’ici 2020. « Les pays peuvent utiliser cette opportunité pour intégrer des stratégies de gestion de la production de combustibles fossiles dans leurs contributions déterminées au niveau national [CND] – ce qui les aidera à atteindre leurs objectifs de réduction des émissions », conseille Niklas Hagelberg, coordinateur du PNUE pour le changement climatique.
Dans l'actualité
- Une taxe de 300 milliards de dollars sur l’énergie fossile ?
- Le puissant testament de Nicolas Hulot: « le gaz naturel est une énergie fossile, son bilan carbone n’est pas neutre »
- L’exploitation de sources d’énergie fossiles pourrait mettre à jour un cousin de la variole
- Pétrole, gaz fossile et charbon: les 6 plus importantes banques françaises investissent massivement dans les énergies non durables
- L’épargne des Français finance toujours les énergies fossiles
- Trump, au royaume des énergies fossiles !
- Le Japon post-Fukushima dépend à plus de 92% des énergies fossiles
- L’abondance des énergies fossiles masque le potentiel des énergies renouvelables
- Décryptage : la loi énergie-climat enfin promulguée !
- Le Syndicat des énergies renouvelables appelle à accélérer le mouvement
- Les émissions mondiales de CO2 ont encore augmenté en 2019
- L’électricité anglaise se décarbone, mais attention à la délocalisation, signale un rapport
- Le Covid-19 risque d’amoindrir les recettes de TICPE pour 2020
- Trois défis à relever pour une transition réussie vers le 100% énergies renouvelables
- Les ENR surclassent les combustibles fossiles en Europe
- Des datacenters bas carbone alimentés en énergie grâce aux déjections animales
- Le désinvestissement gagne les sables bitumineux et le forage en Arctique
- Sept pays menacent les objectifs climatiques de l’UE
- 315 scénarios pour une électricité 100% renouvelable en France
- Fort rebond attendu des émissions de CO2 en 2021, selon l’AIE
- COP26 : désinvestir les acteurs financiers des énergies fossiles
Dans les ressources documentaires