Le BIM étant basé sur une forte collaboration entre acteurs du bâtiment, disposer d’un cadre normatif solide est une condition nécessaire à sa généralisation. La normalisation des données est ainsi primordiale. La parution de cette nouvelle norme constitue un pas en avant important, car elle permettra une analyse de la performance environnementale des bâtiments sur des critères objectifs.
Les déclarations environnementales des produits (DEP) du bâtiment : quelle utilité en maîtrise d’ouvrage ?
Au niveau international, les DEP sont des déclarations environnementales de type III, encadrées par la norme ISO 14025. En France, on utilise le terme « Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire » (FDES) qui correspond en fait à une DEP contenant également des informations sanitaires.
La loi oblige tout « acteur responsable de la mise sur le marché d’un produit ou équipement du bâtiment » qui désire communiquer sur le caractère environnemental ou durable d’un produit, à établir une FDES. Par ailleurs, afin d’éviter les erreurs et la publication de données erronées, ces fiches doivent être vérifiées par une tierce partie indépendante, ce qui permet de fiabiliser les informations contenues.
Pour les maîtres d’ouvrage souhaitant concevoir des bâtiments à vocation durable (écoquartiers, bâtiments HQE, etc.), ces FDES sont particulièrement utiles, car elles rendent possible la comparaison entre produits.
Ce cadre normatif des FDES est donc essentiel, puisqu’il permet d’alimenter la base INIES, qui compte désormais plus de 3 000 FDES, représentant des centaines de milliers de références commerciales pour les produits de construction !
Le BIM : une approche collaborative du bâtiment
Le BIM est une méthode de modélisation des informations de la construction basée sur la conception d’une maquette numérique. Véritable représentation digitale des caractéristiques physiques et fonctionnelles de l’ouvrage, la maquette BIM est bien plus qu’un modèle en 3D du bâtiment, puisqu’elle regroupe une multitude de données (spatiales, financières, environnementales, etc.), accessibles tout au long du cycle de vie du bâtiment.
Au-delà de la maquette, le BIM est avant tout un ensemble de méthodes basées sur l’échange de données et la coopération entre les différents acteurs du bâtiment.
Les données sont au cœur du BIM : la démocratisation de la méthodologie BIM nécessite donc de disposer d’informations structurées et fiables. La normalisation est ainsi une condition nécessaire au développement du BIM.
Dans un article publié en ligne, Espen Schulze[1], qui a contribué au développement de la norme ISO 22057[2] en tant qu’expert, l’affirme également : « La standardisation des données est primordiale. Nous avons besoin de définitions, de structures de données et de processus communs pour assurer une compréhension commune des informations que nous partageons. C’est essentiel non seulement pour les parties prenantes impliquées dans un projet, mais aussi la condition préalable la plus importante pour un langage numérique commun qui peut être interprété correctement par n’importe quel logiciel ou outil BIM. »
ISO 22057 : une norme pour encadrer l’intégration des données environnementales dans les maquettes BIM
L’exploitation des données contenues dans les FDES est l’outil idéal pour une intégration dans le BIM. Parce que ces données environnementales sont fiables et vérifiées, il n’y aura donc plus à se baser sur des hypothèses et des données génériques pour mesurer l’impact d’un bâtiment.
Selon Espen Schulze, « la façon dont nous gérons les données est essentielle pour atteindre nos objectifs de développement durable. Pour pouvoir passer à l’économie circulaire, le secteur de la construction a besoin de structures de données communes et fiables. Nous devons veiller à ce que les informations que nous numérisons aujourd’hui puissent être utilisées et partagées librement dans les années à venir. Le recyclage et la réutilisation des matériaux et des éléments de construction ne sont possibles que si nous disposons de toutes les informations nécessaires dans un format compatible avec les technologies futures. Cela peut être réalisé grâce à la normalisation des données. »
[1] Vice-président Recherche du Groupe Cobuilder et représentant de l’organisme de normalisation norvégien Standards Norway
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