Lancé en 2009, le programme ACA (Airport Carbon Acreditation) évalue les efforts déployés par les gestionnaires de sites aéroportuaires pour diminuer leurs émissions de CO2. Sept niveaux de certification ont été instaurés et plus de 600 aéroports dans le monde se sont engagés dans cette démarche.
Pour décarboner le transport aérien, la stratégie ne consiste pas uniquement à réduire l’empreinte carbone des avions. Le secteur doit aussi s’engager dans une démarche de baisse des émissions des aéroports, liées notamment aux déplacements des véhicules de service au sol ou au chauffage des locaux. Depuis 2009, un programme nommé ACA (Airport Carbon Acreditation) a été lancé par l’ACI (Airports Council International) Europe, une association professionnelle regroupant les aéroports européens. Il est à ce jour le seul programme global de certification reconnu pour la gestion des émissions carbone des aéroports.
Depuis 2014, il s’est étendu à l’ensemble des régions du monde avec le soutien de l’ACI World. Et aujourd’hui, plus de 600 aéroports dans 89 pays se sont engagés dans cette démarche, ce qui représente un peu plus de la moitié du trafic mondial aérien de passagers. Le programme met en valeur les efforts déployés par les gestionnaires aéroportuaires pour diminuer leur empreinte sur le climat grâce à une dynamique de labellisation, qui s’appuie sur des méthodologies internationalement reconnues. Sept paliers de certification ont été instaurés, classés en cinq niveaux, ce qui permet de situer les aéroports selon leurs différents stades dans la gestion de leurs émissions.
Le niveau 1 appelé « Cartographie » vise à recenser toutes les émissions de scopes 1 et 2 d’un aéroport, c’est-à-dire celles qualifiées de directes ou d’indirectes et associées à l’énergie. L’objectif de ce premier palier est d’établir un bilan carbone du site aéroportuaire.
Pour atteindre le niveau 2 nommé « Réduction », l’aéroport doit mettre en place des procédures effectives de gestion des émissions en incluant la définition d’objectifs chiffrés. En plus d’avoir satisfait à toutes les exigences de niveau 1, il doit être capable de démontrer qu’une réduction des émissions de CO2 a été mise en œuvre sur le site, au regard de la moyenne des trois dernières années.
Seuls 19 aéroports dans le monde dont un en France ont atteint le dernier niveau
Le niveau 3 appelé « Optimisation » élargit le champ d’application de l’empreinte carbone puisqu’il prend également en compte les émissions de scope 3, qui sont générées en amont ou en aval de la chaîne de valeur de l’aéroport, comme celles liées aux achats de produits et de services. Un niveau 3+, appelé « Neutralité », peut être atteint si l’aéroport décide en plus de compenser ces émissions résiduelles par l’achat de crédits carbone reconnus à l’international.
Pour atteindre le niveau 4 nommé « Transformation », une stratégie à long terme doit être mise en œuvre et orientée vers une réduction des émissions alignée sur les objectifs de l’Accord de Paris. L’aéroport doit définir toutes les étapes intermédiaires pour parvenir à ces objectifs. Un niveau 4+ appelé « Transition » peut être obtenu si le site aéroportuaire limite également ses émissions de carbone résiduelles en utilisant le système de compensation carbone.
À ce jour, seuls 88 aéroports dans le monde ont obtenu la certification correspondant à ce quatrième niveau. Dernier exemple en date avec l’aéroport de Nantes Atlantique, certifié « Transformation », et qui est parvenu à réduire de près de 50 % ses émissions de CO2 liées à ses activités depuis 2019. Pour y parvenir, le site a mis en place des mesures de sobriété énergétiques relatives au chauffage et à la climatisation, a remplacé ses luminaires par des éclairages LED et s’est engagé vers une transition progressive de sa flotte de véhicules de service et de fonction vers des modèles à faibles émissions, de types électriques et hybrides.
Enfin, seuls 19 aéroports sur la planète ont atteint le niveau 5, le plus élevé du programme ACA. Ceux-ci doivent démontrer qu’ils sont parvenus à baisser de 90 % leurs émissions de scopes 1 et 2 et avoir mis en œuvre un traitement actif des émissions de scope 3. En France, l’aéroport de Toulon-Hyères est l’unique site aéroportuaire à avoir atteint ce dernier palier.
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