On peut donc jardiner sur la Lune
Des scientifiques de l’université de Floride sont parvenus à cultiver des végétaux avec pour substrat une roche lunaire, le régolithe. Cette pierre, dont la composition est proche des roches volcaniques que l’on peut retrouver sur Terre, permet pour la première fois d’imaginer concrètement une installation durable sur la Lune et la possibilité d’y nourrir les astronautes présents sur notre astre. Aussi, ces découvertes laissent entrevoir des solutions applicables sur Terre, notamment pour améliorer le rendement des cultures sur sols pauvres.
L’étude en question, publiée sur le site Communication Biology, a permis, à travers 12 échantillons de terre lunaire (issue de prélèvements effectués lors des différentes missions Apollo), pesant chacun 1 gramme, d’évaluer dans quelle mesure ce substrat permettait de faire germer des graines d’arabette des dames (Arabidopsis thaliana). Le choix de ce végétal ne doit rien au hasard : l’arabette des dames pousse très bien, même dans un milieu hostile. Ensuite, cette plante est la plus utilisée par les laboratoires de recherche, et son génome est entièrement séquencé.
Les chercheurs ont ajouté au substrat de l’eau et une solution nutritive, et mis en place une batterie de témoins, sans terre lunaire mais avec des conditions approchantes de celles que l’on peut trouver sur la Lune, voire sur Mars.
Le résultat est plus que prometteur, puisque toutes les graines ont germé. C’est une petite révolution dans le milieu de l’agriculture spatiale, car c’est la première fois qu’un tel test est mené avec succès. Au bout de six jours cependant, les plantes cultivées sur sol lunaire se sont montrées plus fragiles que les témoins, s’accompagnant du rabougrissement de certaines parties de la plante (feuilles et racines) qui ont pris une teinte rouge. L’expérience n’est donc pas une réussite totale. Qui plus est, les analyses menées sur l’ARN de ces plantes montrent qu’elles ont subi un stress important, ce qui souligne que le matériau lunaire est loin d’être un terreau idéal. Sans surprise.
Au final, le résultat de cette expérience ouvre la voie à de nouvelles recherches, pour adapter les végétaux aux terreaux lunaires et martiens, et parvenir à cultiver des végétaux jusqu’à maturité. Il s’agit d’un des nombreux enjeux que les agences spatiales devront maîtriser pour imaginer coloniser – ou habiter sur le long terme – nos astres les plus proches.
Des nouvelles du télescope James Webb
Son décollage le 25 décembre dernier a fait la une de l’actualité. Cela fait désormais 5 mois que le télescope James Webb est en orbite, à près de 1,5 millions de kilomètres de la Terre. Avant d’être complètement opérationnel, le télescope doit aligner tous ses instruments scientifiques (3 imageurs et un spectrographe) avec le miroir principal, qui mesure près de 6,5 mètres de diamètre, et dont le déploiement s’est terminé au mois de janvier 2022. Un des imageurs a également mis du temps pour être opérationnel : en effet, ce dernier doit atteindre la température de -266 °C pour fonctionner de manière optimale.
La Nasa a déclaré, à travers la publication d’un communiqué il y a quelques jours, que tous les voyants étaient désormais au vert : les instruments sont en place (comme en témoigne l’illustration en tête d’article, publiée par la Nasa), opérationnels, et prêts à explorer les confins de la galaxie, avec l’ambition d’obtenir des clichés d’une netteté jamais égalée (et même jamais approchée).
Sur ce point, le communiqué de la Nasa précise même que les performances du télescope sont supérieures aux prévisions les plus optimistes des chercheurs.
Dans les deux prochains mois, les ingénieurs de la Nasa vont tester les différents modes d’observation du James Webb, et réaliser des tests de stabilité thermique pour évaluer les performances des instruments à différentes températures. Ensuite, le télescope James Webb pourra se mettre au travail, avec pour mission prioritaire de capter les signaux lumineux émis par les toutes premières galaxies formées après le big bang.
Image d’illustration en tête d’article : Image d’évaluation de l’alignement du télescope James Webb ©Nasa
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