Selon l’ONG Transport & Environnement, les chauffeurs VTC ont tout intérêt à passer au plus vite à l’électrique. Ils pourraient économiser ainsi jusqu’à 3000 euros par an à Paris.
Les chauffeurs VTC se multiplient dans les capitales européennes. La flotte de VTC a triplé à Paris en quatre ans, passant d’environ 10 000 en 2016 à près de 30 000 aujourd’hui. A Londres, ils sont déjà près de 88 000 chauffeurs de type Uber. Ils parcourent en moyenne 60 000 km par an contre 12 000 km pour un automobiliste européen moyen, dans des véhicules carburant majoritairement au diesel. La lutte contre le changement climatique et la pollution de l’air invite à penser à leur électrification.
L’ONG Transport & Environnement s’est penchée sur la question en étudiant comment l’électrification pouvait être rentable pour les chauffeurs. « C’est une situation gagnant-gagnant-gagnant pour les chauffeurs, les citoyens et la planète, analyse Yoann Le Petit, expert nouvelle mobilité chez Transport & Environnement. Si Uber veut mener le changement et faire partie de la solution dans nos villes, l’entreprise doit s’engager à faire 100 % de courses électriques d’ici 2025 dans les capitales européennes. »
L’infrastructure de recharge est capitale
Selon cette nouvelle étude, faire rouler des véhicules électriques à batterie de taille moyenne – comparables à la Nissan Leaf de 62 kilowattheures – coûte en moyenne 14 % moins cher que leur équivalent diesel pour les VTC. Deux conditions à cela : que les chauffeurs aient accès à une borne de recharge à leur domicile ou au dépôt et qu’ils bénéficient d’un accès à une borne de recharge rapide à un tarif avantageux. C’est souvent le cas à Londres, Berlin, Lisbonne et Paris. En revanche, l’exploitation d’un VTC électrique reste plus cher à Bruxelles dans tous les cas en raison de coûts de recharge élevés. Ces économies montent même jusqu’à 24 % à Paris, grâce à une électricité moins chère, des prix de vente moins élevés et des aides supérieures à l’achat. Ces économies varient ainsi entre 2 400 et 3 000 euros par an. L’économie peut donc atteindre 12 000 euros sur 4 ans, durée moyenne de possession du véhicule.
Les voitures électriques de taille moyenne à grande restent la meilleure option pour les chauffeurs ayant accès à la recharge à la maison ou au dépôt dans 12 des 15 scénarios envisagés. « Il est parfaitement logique sur le plan économique et climatique d’électrifier entièrement les véhicules à kilométrage élevé comme Uber et les taxis, prévient Yoann Le Petit. Les villes ont un rôle crucial dans la transition écologique, en fournissant les bonnes incitations pour que les conducteurs passent aux véhicules électriques et en construisant le réseau de recharge afin qu’ils puissent fonctionner facilement ». La charge est en effet un obstacle majeur à l’adoption des véhicules électriques par les conducteurs professionnels. La recharge lente est moins chère ; elle doit être accessible et proche des logements des chauffeurs pour réduire les coûts d’exploitation.
Selon les retours de terrain, un chauffeur peut parcourir jusqu’à 300 km par jour. Cela signifie qu’avec les derniers modèles, une batterie entièrement chargée couvre une journée complète de travail. En absence de prise à domicile ou au dépôt, il faudra donc déployer des chargeurs rapides dédiés pour recharger les véhicules au cours de la journée, pendant une pause ou en attendant des clients. Une heure en moyenne est nécessaire pour recharger leurs batteries de 20 % à 80 %.
Mobilisation pour électrifier les VTC
L’ONG formule 5 mesures pour accélérer l’adoption des véhicules électriques par les conducteurs de VTC et de taxis. Elle défend l’idée de créer des licences spécifiques aux véhicules électriques, de leur donner un accès prioritaire aux stations de taxi et d’utiliser les couloirs réservés aux bus. Transport & Environnement invite aussi à déployer des chargeurs rapides aux stations, à faciliter l’accès à la recharge lente à domicile ou dans les rues et à mettre en place des aides spécifiques pour permettre aux chauffeurs de passer à l’électrique.
Transport & Environnement, Respire et SumOfUs ont lancé la campagne et la pétition #TrueCostOfUber pour demander à Uber l’électrification de ses VTC. Et pour cause, Uber représente 90 % du marché en France. L’actuelle maire de Paris, Anne Hidalgo, réélue pour 6 ans lors du second tour des élections municipales 2020, a apporté son soutien à cette campagne qui s’inscrit dans un mouvement européen et rassemble des associations de plusieurs pays.
Pour mener son étude, Transport & Environnement a passé au crible le coût total d’opération d’un VTC. Cet indicateur enveloppe l’ensemble des coûts liés à l’achat (primes et taxes incluses), à la dépréciation du véhicule, à sa valeur de revente, aux dépenses de carburant et d’électricité, à l’installation d’un point de recharge à domicile pour les véhicules rechargeables, ainsi que l’assurance et la maintenance du véhicule.
on a pas à obliger qui que ce soit de changer son véhicule, l’électrique doit rester un choix et le diesel ne pollue pas c’est pas vrai et tout comme le moteur essence c’est un très bon mot moteur, les passionnés n’aiment pas l’électrique.
de la merde l’électrique, on a rien à nous imposer, je garde mon diesel, cqfd
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