Le boycott ou l’instauration d’une taxe sur l’huile de palme ne permettrait pas de faire baisser la demande mondiale. Elle aurait même un effet contre-productif ! L’amendement prévoit une taxe fixée à 300 euros par tonne en 2017, 500 € en 2018, 700 € en 2019 et 900 € à partir de 2020.
L’Alliance française pour une huile de palme durable « s’étonne de ce vote qui va à l’encontre de l’ambition de la « Déclaration d’Amsterdam », signée par la France le 7 décembre 2015, visant à obtenir 100% d’huile de palme durable en Europe en 2020 » . Elle affirme qu’une augmentation de la fiscalité mettrait en danger la compétitivité des entreprises et donc le développement de bonnes pratiques, notamment environnementales.
Le boycott réduirait les efforts déjà accomplis
Loin de diminuer, la demande en huile de palme continue de croître de 3 % chaque année. Mais seulement 17 % de la production mondiale d’huile de palme est consommée en Europe et aux Etats-Unis. Les pays qui tirent la demande sont les pays émergents, notamment, la Chine qui absorbe 40 % de la production mondiale. L’huile de palme est cultivée sur 20 millions d’hectares pour une production annelle globale de 54 millions de tonnes d’huile de palme et 6 millions de tonnes d’huile de palmiste. L’Indonésie et la Malaisie représentent 90 % de la production mondiale.
« Si les producteurs d’huile de palme mettent fin aux pratiques de déforestation à la demande des industriels européens, cela impacte de facto les productions vendues en Asie, principal acheteur, affirme Guillaume Réveilhac, Président de l’Alliance Française pour une Huile de Palme Durable. Si nous, industriels membres de l’Alliance, n’achetons plus demain d’huile de palme, quel sera le levier qui encouragera les producteurs à changer leurs pratiques ? ». En réalité, cet amendement enverrait un signal négatif aux producteurs et produirait un effet contraire : le boycott ne ferait que compromettre tous les efforts de durabilité accomplis jusqu’à présent. « L’intention est louable, l’effet est contraire », assure Michel Eddi, PDG du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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