Fin janvier, le nouveau coronavirus commençait à se répandre en Chine. Selon différents modèles statistiques, Taïwan était considéré comme un pays à haut risque, car l'île ne se trouve qu’à 130 km de la Chine. Et pourtant, l’archipel est peu touché. Principales raisons : une analyse en temps réel des données et une maîtrise des outils numériques.
Taïwan ne compte qu’une centaine de cas confirmés. Cette exception a plusieurs explications. Premièrement, les autorités ont réagi très rapidement. Dès le 6 février, elles ont interdit l’entrée sur son territoire aux millions de touristes chinois qui s’y rendent chaque année.
Mais surtout, Taïwan a mis en œuvre l’analyse d’importants volumes de données et des nouvelles technologies, selon un article récent du Journal of the American Medical Association (JAMA).
Dès le début de l’épidémie virale, « les autorités taïwanaises ont en effet dressé une carte très détaillée des personnes qui ont contracté le virus et de leurs proches et ont pu arrêter rapidement la transmission », selon Chih-Hung Jason Wang, directeur du Center for Policy, Outcomes and Prevention de l’université de Stanford, qui a co-écrit l’article paru dans le JAMA.
Les autorités ont intégré la base de données de l’assurance maladie nationale à celle de l’immigration et des douanes. Cela a permis de suivre les antécédents de voyage et les symptômes des personnes sur une période de 14 jours. Tous les hôpitaux, cliniques et pharmacies ont eu accès à ces informations pour chaque patient. Les personnes placées en quarantaine ont reçu des téléphones portables délivrés par le gouvernement et sont suivies au moyen d’appels et de visites.
Un plan d’urgence conçu dès 2003
Concernant les visiteurs étrangers (provenant des régions les plus touchées), Taïwan leur a demandé de remplir un formulaire de déclaration de santé en ligne. Pour gérer les ressources (quantité de masques, nombre de chambres d’isolement à pression négative et d’autres fournitures sanitaires), les autorités se sont appuyées sur des solutions d’analyse d’importants volumes de données (big data).
Toutes ces actions font partie du plan de réponse d’urgence à l’épidémie de Taïwan conçu après l’apparition du SRAS en Chine en 2003. En vertu de la loi taïwanaise sur le contrôle des maladies transmissibles et en cas de crise, les fonctionnaires peuvent activer le plan, ce qui donne au gouvernement des pouvoirs qu’il n’aurait pas normalement.
Ce plan d’urgence a été activé dès le 20 janvier et il intègre plus de 124 mesures, selon le JAMA.
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