Toutes les deux semaines, la rédaction vous propose quelques vidéos glanées sur la Toile, présentant un intérêt scientifique certain, en lien – ou non – avec l'actualité des sciences. Certaines sont étonnantes, d'autres franchement loufoques.
Cette semaine dans la revue du Web :
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MorpHex, le robot hexapode modulable et télécommandé, est de retour ;
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Le bras bionique ultra-rapide et attrape-tout de l’école polytechnique fédérale de Lausanne ;
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Palpitant : du nouveau pour l’expérience la plus longue du monde ;
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Le gadget (inutile?) de la semaine : Pringles et la machine de Rube Goldberg ;
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Et en bonus : battre le record du monde de vitesse d’écriture sur smartphone.
MorpHex, le robot hexapode modulable et télécommandé, est de retour
Il avait promis qu’il reviendrait, Kare Halvorsen a tenu parole. Pour débuter notre soixantième Revue du Web, jetons un œil à la version améliorée de MorpHex, le robot sphérique hexapode mis au point par un ingénieur norvégien plutôt débrouillard et touche-à-tout. Conscient des faiblesses de la précédente version – qui lui a tout de même permis de participer à un concours d’innovation organisé par la société Boca Bearing, le « Boca Bearings 2012 Innovation Competition » – Kare Halvorsen a pris le temps de fignoler sa bestiole télécommandée à six pattes pour enfin pouvoir rouler des mécaniques à ses côtés.
MorpHex a pour principal atout de pouvoir prendre différentes formes en fonction de l’usage qui lui est destiné, ou du terrain qu’il devra parcourir. Capable de se transformer en sphère, puis de retrouver sa forme de robot hexapode à l’envi, le bruyant avorton polymorphe (en cause, les servomoteurs) réussit la prouesse de pouvoir se déplacer sur ses six pattes, tel un insecte, ou de pouvoir rouler lorsqu’il adopte sa forme sphérique. La structure centrale du robot est modulable, permettant au robot d’occuper plus ou moins de surface lorsqu’il est en mouvement.
Si l’on se fie au perfectionnisme de notre méticuleux ingénieur norvégien, il ne reste plus qu’à attendre une nouvelle mouture de MorpHex, d’ici un ou deux ans.
Le bras bionique ultra-rapide et attrape-tout de l’école polytechnique fédérale de Lausanne
Il cache bien son jeu, le grand bras orange mis au point par l’école polytechnique fédérale de Lausanne. Ce bras bionique d’environ 1m50 de long, impressionne peu au premier abord, lorsqu’il semble se trouver en position d’attente. Mais qu’on lui lance une raquette de tennis, une balle, ou encore une bouteille, et on se rend vite compte que le membre robotique est plutôt habile et toujours en alerte.
Armé d’une main sophistiquée ne comprenant que quatre doigts, la bestiole dégingandée a été conçue et programmée par le Learning Algorithms and Systems Laboratory (LASA) de l’école polytechnique fédérale de Lausanne, afin de tester certaines solutions robotiques pour la capture d’objets en mouvement. Réussir à attraper des objets volants nécessite l’intégration de nombreux paramètres, ainsi que la capacité à faire face à des événements imprévus, en un temps record.
Pour arriver à ses fins, l’équipe de chercheurs est passée par une première phase d’apprentissage (baptisée « Programmation par démonstration »), phase durant laquelle différents objets sont lancés à plusieurs reprises en direction du robot, alors que le robot est guidé manuellement par l’un des vigoureux laborantins. Aidé par une série de caméras placées tout autour, le robot analyse les données de trajectoire, de vitesse et de rotation, afin de créer le modèle cinétique d’un objet. Le robot apprend alors à se positionner très rapidement et de manière adéquate pour attraper le projectile. Le bras bionique est d’autant plus efficace qu’il bénéficie des petits soins d’un contrôleur qui couple et synchronise les mouvements de la main avec ceux des doigts.
Les concepteurs ne s’y sont pas trompés : ce petit joujou pourrait potentiellement trouver sa place dans l’espace, et permettre de ramasser certains débris spatiaux orbitant autour de la Terre.
Palpitant : du nouveau pour l’expérience la plus longue du monde
L’expérience de la goutte de poix n’a pas fini de nous tenir en haleine. Commencée en 1927 à l’université du Queensland de Brisbane, en Australie, cette expérience scientifique est la plus longue expérience encore en cours du monde. Elle a pour but de mesurer la viscosité de la poix, à l’aide de l’écoulement d’un de ses fragments.
Le protocole expérimental est relativement simple : le professeur Parnell a fait remplir un entonnoir (dont l’extrémité a été préalablement bouchée) avec du goudron chaud qu’il a laissé reposer trois ans, avant de retirer le bouchon de manière à ce que la poix puisse (ou non) s’écouler. Il aura fallu pas moins de huit ans pour que la première goutte ne tombe de l’entonnoir, et à peu près autant pour voir la seconde goutte tomber, comme nous vous en parlions déjà ici.
Critiquée pour son manque de rigueur scientifique – il n’y eut, jusqu’en 1988, aucun contrôle des conditions atmosphériques – quelques efforts ont néanmoins été réalisés pour pallier ces « menus » problèmes, avec notamment l’arrivée de la thermorégulation et l’installation de la climatisation.
Dans un suspense des plus palpitants, la neuvième goutte est enfin tombée, le 24 avril dernier, près de treize ans et demi après la chute de la huitième goutte qui, ironie de l’histoire, ne put être enregistrée en raison d’une avarie vidéo. La neuvième goutte ne s’est pas réellement détachée, mais elle est entrée en contact avec la huitième goutte… cette fois-ci sous les yeux de près de 25 000 internautes, certainement médusés devant ces images « à couper le souffle ».
Le vidéo qui suit est un time-lapse des deux dernières années de l’expérience.
Le gadget (inutile?) de la semaine : Pringles et la machine de Rube Goldberg
Pour venir conclure cette soixantième Revue du Web, invoquons une fois de plus le génie de Rube Goldberg et l’une des fantastiques machines qu’il a inspiré, abonnées aux coups de pubs et aux gadgets (inutiles?) de la semaine. Ici, c’est le géant américain de la chips reconstituée Pringles qui est aux commandes, dans une opération de marketing croisé avec la franchise X-Men. Le but : parvenir à récupérer la dernière chips au fin fond de la boite, opération particulièrement délicate lorsqu’on oublie qu’il suffit de retourner le cylindre droit qui sert d’emballage.
L’installation, comportant exceptionnellement assez peu d’étapes, met en scène les caractéristiques principales de trois des principaux héros de l’univers Marvel : les griffes rétractiles de Wolverine, un aimant pour figurer les pouvoirs de Magnéto, ainsi qu’un tube d’aspirateur amélioré pour évoquer les pouvoirs de Tornade. Avec un sens de la mise en scène un tantinet exagéré, les trois jeunes larrons récupèrent alors l’objet tant convoité, le fameux dernier Pringles, sorte de sot-l’y-laisse de la chips reconstituée.
Ce type d’installation s’inspire, on le rappelle, de l’œuvre prolifique et inventive de Rube Goldberg, un dessinateur et artiste américain mort en 1970, dont les installations avaient pour leitmotiv la transformation d’une tâche excessivement simple en une série de tâches complexes, impliquant la plupart du temps une réaction en chaîne. Chaque élément de la machine vient se frotter d’une manière ou d’une autre à l’élément suivant, remplissant humblement sa fonction, jusqu’à déclencher de fil en aiguille l’action finale, le but initial de la machine de Rube Goldberg.
Bonus : battre le record du monde de vitesse d’écriture sur smartphone
Pour obtenir son ticket d’entrée dans le livre Guinness des records, pas besoin d’avoir des prédispositions particulières : il suffit généralement de se trouver une catégorie totalement loufoque pour pouvoir passer à la « postérité ». Notre bonus de cette semaine vient couronner le travail d’un jeune Brésilien de 16 ans, nouveau détenteur du record du monde d’écriture sur smartphone.
Armé de son seul téléphone intelligent, Marcel Fernandes est parvenu à écrire un petit texte de 25 mots en 18,19 secondes, battant ainsi le précédent record de 18,44 secondes, détenu par un adolescent américain de 15 ans. Pour ce faire, il fallait taper le plus rapidement possible « Les piranhas aux dents aiguisées comme des rasoirs, du genre Serrasalmus et Pygocentrus, sont les poissons d’eau douce les plus féroces du monde. En réalité, ils s’attaquent rarement aux humains. » (texte traduit en français).
Ce record n’est pourtant pas la lubie du seul Brésilien : c’est l’équipe derrière l’application Fleksy – un clavier virtuel amélioré pour smartphone – qui a vu dans ce record l’opportunité d’un petit coup de publicité pour leur clavier virtuel. Mission accomplie.
Par Moonzur Rahman
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