La multiplication, en France comme à l’international, des start-up orientées “tech” n’est pas un hasard. Restons sur le cas tricolore. Le plan d’investissement France 2030 a boosté un phénomène déjà à l’œuvre, à savoir la multiplication de jeunes pousses sur des secteurs technologiques innovants : le quantique, l’intelligence artificielle, le micro nucléaire… Avec ces financements supplémentaires, la volonté de réindustrialiser le territoire s’est matérialisée, et de nombreuses start-up ont pu franchir des étapes importantes dans leur développement, et changer d’échelle.
Dans la même veine, le financement de la transition énergétique a permis de booster des pépites sur les technologies hydrogène, l’optimisation des réseaux énergétiques, le stockage de l’électricité, entre autres.
Tous ces projets technologiques portés par des start-up ont un point commun : ils nécessitent l’investissement de collaborateurs ayant des compétences technologiques fortes mais également la capacité d’assumer un rôle multidimensionnel au sein de ces structures réduites, en tout cas au début de leur aventure. Cela explique pourquoi les ingénieurs ont un rôle aussi important aujourd’hui dans le développement des jeunes pousses. De par leur formation, ces derniers ont des prédispositions pour appréhender l’aspect multifactoriel des problématiques technologiques qui s’adressent à lui, au-delà de la réalisation technique. Que ce soit sur la conception – on parlera plutôt d’écoconception aujourd’hui -, la conceptualisation et l’expérimentation, l’implication des ingénieurs est aujourd’hui totale.
Ensuite, et c’est ce qui porte la réussite des start-up, les ingénieurs sont étroitement impliqués autour de tout ce qui touche à l’innovation technologique, de par leur appétence naturelle pour ce qui est nouveau, leur curiosité et leur volonté de développer des technologies novatrices.
Une volonté d’entreprendre intégrée dès les cursus de formation
Si les atouts développées par les ingénieurs correspondent à ce dont une start-up a besoin, en termes d’agilité, de capacité à s’adapter rapidement, de compétences technologiques, il faut bien avoir à l’esprit que la notion d’entreprise s’est beaucoup démocratisée. Jadis, les écoles d’ingénieurs formaient des futurs diplômés avec deux exigences principales : les compétences techniques spécifiques au domaine de formation, et une certaine capacité à s’adapter à un contexte professionnel donné.
Aujourd’hui, les écoles forment des ingénieurs qui peuvent être de futurs entrepreneurs. Cette capacité d’entreprise s’illustre aussi bien dans la propension d’un ingénieur à s’emparer de sa fonction au sein de l’entreprise pour la magnifier, qu’à développer à partir d’une idée une structure pour tester son potentiel technologique et industriel.
D’ailleurs, aujourd’hui, de nombreuses écoles d’ingénieurs organisent des concours pour soutenir financièrement les ingénieurs ayant la volonté d’entreprendre et les idées innovantes qui le permettent. Ces concours poussent les ingénieurs à aller au bout de leurs projets et les forcent à imaginer l’ensemble de l’écosystème à mettre en place pour parvenir à leurs fins, d’où une capacité plus grande, par la suite, à considérer l’aspect multidimensionnel des problématiques qui se posent à une start-up.
Dernier point, qui s’observe également dans les entreprises ces dernières années : la tendance des recruteurs à solliciter des ingénieurs pour des tâches à priori éloignées de leur formation initiale, par exemple dans le marketing, la stratégie ou la finance. Car au-delà des connaissances techniques, c’est la capacité à analyser et à traiter des problématiques complexes qui est recherchée chez les ingénieurs. C’est là une spécificité française : de nombreuses écoles forment des ingénieurs généralistes, ce qui apparaît parfois comme une faiblesse, mais qui constitue pour les start-up un atout considérable, lié à leur fonctionnement inhérent.
Cet article se trouve dans le dossier :
La transition énergétique redéfinit les missions des ingénieurs
- L'ingénieur au centre des transitions industrielle et énergétique
- Les ingénieurs face à la vague de l’IA
- Qu'est-ce que les ingénieurs peuvent apporter dans l'écosystème des start-up ?
- Quel rôle pour les ingénieurs au niveau des territoires ?
- S’adapter à la notion de développement durable : une transition indispensable à la pérennité de l’entreprise en mutation
- Un baromètre sur les salaires dans l’industrie en 2024
- La chasse de tête : un outil efficace pour aider les PME à recruter sur les postes techniques en tension
- Aéronautique, énergie et transports : la transition écologique crée de nombreux emplois
- Les thèses du mois : "La transition énergétique redéfinit les missions des ingénieurs"
Dans l'actualité
- L’ingénieur au centre des transitions industrielle et énergétique
- Techniques de l’Ingénieur partenaire de Start 2024 !
- Pierre-Emmanuel Dumouchel : « L’aide à la décision par des bots permet aux ingénieurs de se concentrer sur l’innovation »
- 20 nouvelles startups industrielles intègrent le club Tech Factory de France Industrie
- Les thèses du mois : « La transition énergétique redéfinit les missions des ingénieurs »
- Les ingénieurs face à la vague de l’IA
- Quel rôle pour les ingénieurs au niveau des territoires ?
- S’adapter à la notion de développement durable : une transition indispensable à la pérennité de l’entreprise en mutation
- La revue du Magazine d’Actualité #4 : du 23 au 27 septembre
Dans les ressources documentaires
- Environnement
- Éthique de l’ingénierie - Un champ émergent pour le développement professionnel
- Métier : Ingénieur territorial
- Métier : Responsable environnement
- Financement des start-up - Accompagnement et levée de fonds
- Créer un environnement de type « start-up » dans une organisation
- Lancer son incubateur corporate