L’ingénieur véhicule souvent une image en rapport avec le développement de solutions innovantes, au sein de grandes entreprises, de start-up, dans les usines… mais qu’en est-il du rôle, fondamental, des ingénieurs territoriaux pour la réindustrialisation et la transition énergétique ?
Les collectivités territoriales font travailler de nombreux ingénieurs. Ces derniers œuvrent donc au service des communes, des départements, des régions, en tant que fonctionnaire ou contractuel. Ils appliquent dans les services techniques locaux leurs compétences scientifiques au service de l’ingénierie, dans des domaines tels que la gestion des risques, l’urbanisme, la gestion des réseaux, des transports, la qualité de l’eau, entre autres. Ils sont donc les garants de l’application à l’échelle des territoires des politiques mises en place au niveau national.
Les compétences nécessaires pour mener à bien ce type de missions sont très larges : Au-delà des compétences techniques inhérentes aux métiers de l’ingénierie, l’ingénieur territorial doit être performant dans les domaines de la gestion de projet, mais également de la communication, afin de coordonner au mieux le travail des équipes impliquées, directement ou indirectement, dans les missions locales qui lui sont attribuées.
Une fois passé le concours pour être éligible aux métiers de l’ingénierie territoriale, les ingénieurs entrent dans la fonction publique, avec des salaires bien en deçà de ce à quoi ils peuvent prétendre en exerçant dans le secteur privé. Aussi, ils doivent développer des compétences spécifiques à ce qui prévaut dans les missions de service public. En tout premier lieu, la capacité à conduire des projets avec des moyens financiers souvent limités, et avec des équipes aux compétences parfois peu en adéquation avec les missions spécifiques à mener. Tout cela explique pourquoi aujourd’hui, certains postes d’ingénieurs territoriaux ne sont pas pourvus.
C’est encore plus vrai en ce qui concerne les postes liés à la transition énergétique, qui exigent une vision très transversale des problématiques énergétiques, et donc des compétences élargies, aussi bien en termes techniques qu’au niveau du management et de la gestion de projet.
Pour autant, le rôle des ingénieurs territoriaux dans les transitions actuelles est fondamental. En effet, l’aspect multidimensionnel des leviers à mettre en œuvre pour rationaliser la consommation énergétique des services, et limiter les émissions de GES au niveau local requiert des compétences très transversales et une hauteur de vue sur l’ensemble les problématiques à l’œuvre. L’ingénierie territoriale permet de mutualiser les moyens au niveau local et de mettre en place une véritable « culture de la transition énergétique », synonymes de nombreuses économies, aussi bien au niveau financier qu’énergétique.
Aussi, la mise en place de solutions innovantes et communes au sein des territoires nécessite aujourd’hui souvent le développement de nouvelles compétences pour les ingénieurs responsables de leur mise en place. D’où l’importance du rôle de ces derniers, aussi bien pour être en mesure de chapeauter la mise en œuvre de ces solutions, que la capacité des équipes à intégrer leur fonctionnement, sur le long terme. S’ajoute la responsabilité, pour les ingénieurs, de trouver le juste équilibre, pour une solution technique innovante, entre son efficacité et les contraintes liées à sa mise en place au niveau du territoire.
Enfin, les ingénieurs en charge des territoires doivent également jouer le rôle d’interface entre les entreprises qui développent des solutions à destination des territoires, et les territoires eux-mêmes. En sachant que la transition énergétique accouche au niveau des territoires de contraintes communes, mais que les réponses à ces contraintes ne seront pas les mêmes, d’un territoire à un autre.
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