La viande de boeuf est l'une des plus répandues et des plus appréciées. Mais savons-nous à quel point sa production est nuisible pour l'environnement ? Et qu'en est-il par rapport à d'autres types de viandes ? C'est sur ces questions que se sont penchés des chercheurs de l'Institut Weizmann, conduit par le docteur Ron Milo, en collaboration avec des scientifiques américains. Leurs résultats, publiés dans le journal PNAS, contribuent à sensibiliser les consommateurs sur le coût écologique de la consommation de viande.
Elevage et impact environnemental
Pour produire ces protéines que nous adorons tant consommer, l’élevage de bétail est malheureusement responsable :
- d’un cinquième des émissions de gaz à effet de serre ;
- d’une partie de la pollution des ruisseaux et des nappes phréatiques ;
- de l’extinction de certaines espèces animales et végétales, en raison des grandes surfaces utilisées et transformées.
Plusieurs études scientifiques ont étudié ces impacts. Toutefois, aucune n’avait jusqu’à présent comparé le coût écologique de chaque type de viande. C’est désormais chose faite grâce à une équipe de chercheurs de l’Institut Weizmann, conduite par le Dr Ron Milo, en partenariat avec Tamar Makov de l’Université de Yale et de Gidon Eshel du Bard College (Etats-Unis).
L’impact environnemental d’une unité nutritionnelle (calorie) des cinq sources principales de protéines – les produits laitiers, le boeuf, la volaille, le porc et les oeufs – a ainsi été quantifié. Toute la difficulté de cette étude était de rendre comparables des produits et des modes d’élevage si différents. Par exemple, en se cantonnant aux bovins, différentes techniques d’élevage existent, comme le pâturage sur de grandes étendues ou l’élevage au maïs d’ensilage à l’étable. Dans le premier cas, l’irrigation et l’apport d’engrais sont faibles, mais de grands espaces sont nécessaires. Dans le second cas, peu de terres sont nécessaires, mais l’élevage est très gourmand en eau et en engrais.
Un maximum de facteurs pris en compte
Les chercheurs ont utilisé plusieurs sources de données dont certaines appartenant au ministère de l’Agriculture des Etats-Unis. Différents volets de l’impact sur l’environnement ont été pris en compte incluant la surface de terre requise, l’eau nécessaire à l’irrigation des sols, les émissions de gaz à effets de serre (par les animaux et par les machines agricoles), l’utilisation d’engrais ou encore le coût du transport des viandes produites. Les dommages indirects, comme l’atteinte à la biodiversité ou la pollution des eaux environnantes, ont également été pris en compte. Un modèle mathématique original a été bâti par l’équipe israélienne afin de prendre en compte l’ensemble de ces facteurs.
Le plus gros pollueur : la viande de boeuf
Les résultats ont montré que le boeuf est la viande dont la production a le plus gros impact environnemental. Ce résultat était attendu, mais ce qui l’était moins était l’importance de la différence avec les autres types de viande. En effet, les chercheurs ont estimé que consommer de la viande de boeuf est environ dix fois plus néfaste pour l’environnement que consommer du porc ou de la volaille.
Le bilan est sans appel, l’élevage de bovins nécessitant environ 28 fois plus de terres, 11 fois plus d’irrigation, rejette 5 fois plus de méthane et consomme 6 fois plus d’azote, que toutes les autres sources de protéines étudiées (le porc, les volailles, les produits laitiers et les oeufs), qui ont un impact environnemental globalement identique.
Voilà une étude qui devrait faire réfléchir les consommateurs que nous sommes ! Ces résultats seront peut-être pris en compte par les futures politiques agricoles, afin de mieux conjuguer consommation et développement durable.
Source : bulletins-electroniques.com
Et aussi dans les
ressources documentaires :
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE