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Petites et moyennes entreprises s’associent pour l’avenir de l’hydrogène

Posté le par Chaymaa Deb dans Énergie

La France et l'Union européenne font le pari de l'hydrogène pour atteindre les objectifs de neutralité carbone. Pour cela, les startups et les grands groupes oeuvrent afin de développer les solutions de demain dans divers secteurs.

Dans les prochaines années, l’hydrogène sera un acteur de la neutralité carbone. C’est le pari fait par plusieurs pays de l’Union européenne, qui comptent sur cette énergie pour repenser les usages dans de nombreuses filières. En ce sens, la France a annoncé en septembre dernier la mise en place d’un vaste plan national. 7,2 milliards d’euros seront déboursés sur dix ans pour produire un hydrogène décarboné et en démocratiser les utilisations. De son côté, la Commission européenne allouera un budget conséquent au développement de l’hydrogène sur le continent. Les investissements, à la fois publics et privés, devront être massifs. Selon la Commission, l’Europe aura besoin de 180 à 470 milliards d’euros pour atteindre ces objectifs d’ici 2050.

Ces investissements entrent dans le cadre de l’objectif d’atteindre le « zéro émission carbone » en 2050. En ce sens, l’hydrogène permettrait aux pays européens d’enclencher un virage. « Nous vivons avec l’hydrogène non pas une innovation incrémentale, mais une transformation fondamentale de notre système énergétique, de notre mobilité, mais aussi des filières industrielles qui sont derrière cette technologie », affirme Valérie Bouillon-Delporte, présidente d’Hydrogen Europe, lors d’une table ronde organisée dans le cadre du sixième Sommet Start-up et innovation. Elle explique également qu’aussi bien la France que l’Union européenne souhaitent que cet hydrogène soit produit par électrolyse. À l’heure actuelle, l’hydrogène est majoritairement produit à partir d’hydrocarbures. Or, cette source de production grise n’est pas compatible avec l’ambition zéro carbone.

Les futures licornes de l’hydrogène

Grâce à l’avantage écologique qu’il présente, l’hydrogène séduit. Il « était confidentiel, aujourd’hui, il est sous le feu de la rampe », constate Luc Bodineau, coordinateur du programme hydrogène de l’Ademe au sein de la direction des entreprises et transition industrielle. Ce dernier affirme que cette tendance est possible grâce aux travaux de plusieurs PME et startups au cours des dix dernières années. Ainsi, les petites entreprises ont fortement contribué à l’essor de l’hydrogène, notamment pour les usages stationnaires. « De nombreuses startups sont en train de devenir des futures licornes », félicite Valérie Bouillon-Delporte.

En France, pour favoriser leur développement, l’Ademe accompagne ces petites structures. Au cours de cette table ronde, Luc Bodineau a évoqué quelques-unes de leurs solutions. La start-up Powidian a développé une solution alliant hydrogène, batterie et photovoltaïque en remplacement des groupes électrogènes diesel. Ce service est destiné aux sites isolés, non reliés au réseau électrique, pour les alimenter de manière « sûre, autonome et propre ». Autre exemple, la PME Zent utilise l’hydrogène pour proposer un service d’hébergement numérique « tracé 100 % renouvelable et localisé sur le territoire ». Pour développer ce produit, la société a travaillé de concert avec le fournisseur d’énergie Enercoop et Biocoop Avignon.

L’hydrogène en remplacement du diesel

Il arrive aussi que des grands groupes s’associent avec des PME pour développer des solutions hydrogène. C’est ce qu’a fait notamment le groupe Michelin. « Quand on sait travailler ensemble, ça fait avancer les choses et ça déplace le curseur », explique Valérie Bouillon-Delporte, également directrice écosystème hydrogène chez le spécialiste français du pneumatique. Elle évoque la collaboration de la firme avec la startup Symbio. Ensemble, les deux entreprises ont mis au point une pile à combustible adaptable aux véhicules électriques en série, pour les faire basculer vers l’hydrogène. Ce module complémentaire permet d’allonger l’autonomie de ces voitures. Valérie Bouillon-Delporte explique que l’expertise de Michelin a servi à l’agencement des multiples composants dans la pile à combustible.

De son côté, Alstom planche sur l’utilisation de l’hydrogène dans le secteur ferroviaire. « On se doit de proposer des solutions pour aller vers zéro émission », a déclaré Brahim Soua, vice-président matériel roulant de la firme, durant la table ronde. Fort de l’expérience acquise grâce à son premier train hydrogène iLint, l’entreprise prévoit de remplacer les rames diesel roulant sur des tronçons non électrifiés longs de 80 à 300 kilomètres. Ces trains sont homologués en Allemagne et en Autriche depuis fin 2020. En France, ces véhicules devraient arriver en région dès 2023. La Bourgogne-Franche-Comté, l’Occitanie et la Normandie ont d’ores et déjà fait part de leur intérêt pour cette solution.

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Posté le par Chaymaa Deb


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