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Myfood, la serre solaire autonome

Posté le 8 mars 2016
par Matthieu Combe
dans Innovations sectorielles

Vous rêvez de produire la totalité de vos légumes bio dans votre jardin? La serre de la start-up Myfood permet de faire pousser des fruits et des légumes bio mais aussi de produire du poisson pour une famille de 4 personnes. De quoi manger local et bio tout au long de l'année sans engrais, ni pesticides chimiques.

Sublimé grâce aux remarques et aux contributions réunies lors de POC21 durant l’été 2015, Myfood est un projet de serre solaire autonome associant aquaponie et permaculture. A l’occasion du Salon International de l’agriculture, du 27 février au 6 mars à Porte de Versailles, les trois concepteurs, Mickaël Gandecki, Johan Nazarely et Matthieu Urban, ont présenté leur version commerciale à l’entrée du pavillon 2.2.

Une serre connectée

Cette serre de 22 m2 peut être autonome grâce au déploiement de 4 panneaux photovoltaïques semi-transparents. Pour les régions froides, un poêle à granulés thermostaté, proposé en option, complète le chauffage. Des capteurs open-source surveillent les paramètres clés (pH, température, ammoniac, oxygène dissous). Ils permettent aussi d’alimenter une base de données indépendante sur la qualité de l’air et la radioactivité.

Un logiciel traite ces données et fournit les résultats sur un écran situé dans la serre. L’écran notifie l’utilisateur lorsqu’une intervention manuelle est nécessaire, que cela soit pour remplir le bac d’alimentation des poissons, récolter les cultures, retirer les algues de l’eau, nettoyer le filtre de la pompe… De ce fait, les concepteurs l’assurent : le temps de maintenance journalier est inférieur à 20 minutes ! Les semences proposées sont biologiques et biodynamiques, certifiées Demeter ou AB. Ces graines sont « ouvertes » et peuvent donc être resemées sans être achetées à nouveau. Les plans de la serre sont également ouverts, publiés selon la licence Creative Common BY-NC.

Une serre alliant aquaponie et permaculture

L’aquaponie exploite la symbiose naturelle entre les végétaux et les poissons. Concrètement, entre 6 et 24 tours verticales, surplombent un bassin contenant quelques poissons. Celles-ci hébergent les racines des plantes et l’écosystème bactérien et permettent de faire pousser hors-sol tous les légumes à racines courtes, des salades, tomates, aubergines, concombres et plantes aromatiques, mais aussi des fruits tels que des fraises. Les poissons peuvent être variés, selon vos préférences : truites, carpes ou tilepias. Dans la serre, des légumes bio à racines longues – carottes, blettes, pommes de terre… – peuvent aussi pousser au sol, en permaculture, un millefeuille de terre, compost et bois qui recrée le sol des forêts.

Le système fonctionne en boucle fermée. Dans le bassin, l’eau se charge en nutriments grâce aux déjections des poissons. Cette eau est filtrée, pompée et injectée au goutte à goutte dans les tours verticales où elle irrigue les racines des végétaux. Le substrat en polyéthylène téréphtalate (PET) alimentaire contient l’écosystème bactérien nécessaire à la transformation de l’ammoniac. Le système nécessite entre 1 000 et 1 200 litres d’eau par an.

L’alliance de la permaculture et de l’aquaponie permettent d’obtenir un haut rendement de production. Selon les concepteurs, la serre permet de produire entre 200 et 300 kg de fruits et légumes et entre 50 et 60 kg de poissons par an. Avec un prix demeurant assez accessible (entre 5 600 et 10 000 €), le retour sur investissement se ferait en moins de 4 ans. Les prochains déploiements chez 30 citoyens pionniers auront lieu entre mai et juin 2016. Ils se feront en France, mais aussi en Espagne, Belgique, Angleterre et Allemagne. La commercialisation au grand public débutera en 2017.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique


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