Apporter internet dans les sites sensibles par la lumière et ses scintillations, c'est l'objectif sur lequel travaille la société française Lucibel, spécialisée dans les éclairages à LED.
Cela fait plusieurs années que le LiFi (pour Light Fidelity) existe. Cette technologie relativement peu connue du grand public qui consiste à faire circuler les données d’internet par la modulation d’amplitude de la lumière – traduire par le clignotement des ampoules – jusqu’à un récepteur situé sur un ordinateur, une tablette ou un smartphone; ce dernier étant chargé de décoder l’information envoyée par le lampadaire connecté préalablement au réseau grâce à un câble éthernet. Voilà, pour résumer, c’est ça le Lifi, une connexion internet haut débit sans fil, pouvant aller jusqu’à une dizaine de mètres.
Les atouts et les inconvénients
Présenté comme une technologie innovante et écologique, le LiFi dispose de plusieurs avantages. Du fait de son utilisation du spectre optique, elle évite, contrairement au Wifi traditionnel, les ondes radio, jugées dangereuses selon les points de vue. L’oscillation des LED est certes très importante, mais indécelable par l’oeil humain et n’occasionne donc aucune gène. Ses performances théoriques sont 10 fois plus élevées que le Wifi. Son débit pourrait grimper jusqu’à 1 Gbit/s. Qui plus est, « la bande LiFi est 10.000 fois plus large que la bande Wifi. Ce qui signifie que beaucoup d’utilisateurs peuvent être connectés en même temps à une seule borne ». Enfin, Lucibel invoque aussi un argument de poids : il ne serait pas possible de pirater une connexion LiFi parce qu’elle ne traverse pas les murs, celle-ci reste cloisonnée. La confidentialité des données serait ainsi assurée.
En revanche parmi les défauts, on notera l’obligation de laisser en permanence la lampe en activité sous peine de perdre le signal et sa portée limitée à une dizaine de mètres. Des défauts qui devraient dissuader les particuliers, ce qui n’est pas vraiment gênant dans la mesure où cette solution est clairement prévue pour les entreprises ou les sites sensibles types banques, crèches ou hôpitaux.
Présentation du premier prototype et annonce de son industrialisation
Le projet a aujourd’hui atteint une certaine maturation et il semble qu’une étape supplémentaire ait été franchie. Alors qu’auparavant on ne connaissait que la version unidirectionnelle bas débit, Lucibel, l’entreprise en charge du développement de cette technologie, a récemment fait la démonstration d’un luminaire LiFi bidirectionnel haut débit dans les locaux du promoteur immobilier Sogeprom (filiale de la Société Générale) à La Défense, en s’en servant pour communiquer via Skype. Le prototype était en test depuis juin 2015 dans quelques salles de réunion de Sogeprom.
La PME a toujours déclaré que l’éclairage n’était pas sa seule compétence mais qu’elle se destinait également à ouvrir une nouvelle voie dans la transmission de données, que ce soit dans les musées, ou dans les entreprises en apportant Internet. Cela a toujours été son crédo, une façon de se démarquer de la concurrence. Lucibel ne perd pas de vue son objectif. La start-up aurait d’ores et déjà commencé l’industrialisation du premier ensemble lampadaire/récepteur/émetteur. Quant à la commercialisation, elle devrait entrer en phase active à un moment en 2016.
Par Sébastien Tribot
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