Près d’un million de barils jour
Selon l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), la Libye a produit 973 000 barils de brut par jour en novembre 2017 contre 390 000 b/j en 2016. Cette hausse sensible reste néanmoins à relativiser au regard de la production d’avant la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, à savoir 1,6 M b/j. Le bond des revenus pétroliers du pays s’explique par la combinaison des deux facteurs : prix et volume. En effet, le prix du baril de brut (Brent) s’est élevé de près de 25% en un an.
Grâce à la rente pétrolière, le déficit public a diminué de 48 % pour s’établir à 10,6 milliards de dinars en 2017 (environ 7,7 mds$) indique la Banque centrale. Et de rappeler « la nécessité de soutenir la Compagnie pétrolière nationale NOC et de maintenir la production et les exportations de pétrole, seule source de financement du budget général ».
Or, le pays se caractérise par une organisation tribale basée sur des alliances qui rend plus compliqué la gouvernance politique et par conséquences la répartition de la rente pétrolière. La mise en place d’un gouvernement d’union nationale en 2015 a permis une relative stabilité politique et le représentant de la mission des Nations-Unis en Libye (UNSMIL), Ghassan Salamé, a estimé que des élections pourraient être organisées d’ici la fin de l’année 2018. Sur le terrain, deux hommes forts semblent émerger : le maréchal Khalifa Haftar (chef de la région Est) et Fayez al-Sarraj qui dirige le gouvernement d’union nationale (GUN). Le premier ne reconnaissant pas l’autorité du GUN, le chemin vers la stabilité politique risque d’être encore long.
Romain Chicheportiche
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