Nourrir une population mondiale qui atteint bientôt les 10 milliards d’individus est un défi majeur. Alors que certaines populations peinent à se nourrir, l’opulence des nations développées propose un contraste saisissant. Mais cette facilité des pays riches pourrait bien être remise en question par l’impact de l’agriculture intensive sur les ressources, les sols et l’environnement. En théorie la quantité de sols cultivables et exploitables suffit à couvrir les besoins de tous les humains. L’agriculture utilise 5 milliards d’hectares, dont 1/3 est cultivé, le reste étant des pâturages. Suffisant pour fournir 2800 kCal en moyenne par habitant, plus que les 2500 kCal nécessaires. Pourtant, la surexploitation des sols et l’activité humaines dégradent les sols plus vite qu’ils ne se régénèrent. Une problématique que l’on retrouve dans le domaine de l’élevage de bétail.
La FAO, Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation, prévoit une explosion de la demande de viande, notamment les volailles et le porc. En cause, l’élévation du niveau de richesse des pays en voie de développement qui fait exploser la consommation de viande. A titre d’exemple, un Chinois qui mangeait seulement 13.7kg de viande par an en 1980 en consomme aujourd’hui 59.5 kg ! D’après le rapport de la FAO, la production de viande va devoir doubler pour atteindre 463 millions de tonnes. De quoi impacter l’environnement de façon majeure car d’un point de vue alimentaire, la production de protéines d’origine animale nécessite « trop » de protéines végétales : il faut 1 calorie végétale pour produire une calorie de poulet, 7 calories végétales pour en produire une de cochon et 9 pour une protéine bovine. A ce déficit s’ajoutent une dégradation de l’environnement du fait notamment d’’importantes émissions de gaz à effet de serre et d’une importante consommation d’eau. D’après le World Ressource Institute, plus d’un tiers des céréales sert à nourrir du bétail. 70% du maïs produit sera consommé par les animaux d’élevage. De quoi faire bondir quand on sait que des populations entières ne mangent pas à leur faim.
Le constat est tout aussi alarmant du côté mer. La surpêche menace des espèces et vide les océans de ses ressources, quand l’aquaculture surconsomme en utilisant 4kg de sardines pour produire 1 kg de saumon.
Pour répondre à la demande, le rapport préconise de travailler sur le rendement des productions céréalières plutôt que sur l’augmentation des surfaces agricoles.
Par Audrey Loubens
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