Il en résulte que les ressources nouvelles de pétrole que constituent les sables bitumineux de l’Athabaska canadien ou les condensats de gaz de schistes du Nord Dakota (Bakken), sont très éloignées du Golfe du Mexique, de la côte Ouest et de la côte Est américaines. Leur acheminement au mieux par oléoduc, parfois et dangereusement par rail, au sein du Continent altère profondément leur compétitivité.
L’AFP, après traduction d’un simple communiqué de la Société Transcanada, nous annonce laconiquement que les premières livraisons de pétrole dans le Golfe du Mexique en provenance de Cushing (Oklahoma) par l’oléoduc Keystone. Pour comprendre l’importance de cette nouvelle il me semble indispensable de situer cette étape au sein d’un ensemble beaucoup plus ample que constitue l’acheminement des ressources pétrolières abondantes du Nord du Continent américain vers le Golfe du Mexique.
Le projet Keystone XL est en concurrence avec le réseau d’oléoducs d’Enbridge qui devrait atteindre Cushing cette année avec le pipeline Flanagan Sud provenant de l’Illinois. Ce projet Keystone XL a pour objet d’accroitre les capacités d’acheminement vers le Golfe des bitumes canadiens dilués ou transformés par hydrocracking, mais aussi de pouvoir collecter les condensats du Nord Dakota (Bakken) grâce à un itinéraire différent de celui du pipeline existant (Carte ci-dessous) et passant par Baker dans le Montana pour charger ces condensats.
Ce projet sur fond de chamailleries avec les élus républicains, vient d’être retoqué par l’Administration américaine et le Président Obama.
Dans une étude, publiée par Valero en Septembre 2013, de ces coûts de transport ramenées au baril de pétrole et comparativement au prix du baril de Brent, apparait l’importance des charges de transport sur le prix de revient rendu sur les cotes américaines (voir ci-dessous).
Par exemple, cette publication estime les coûts de transport par rail d’un baril de condensats de Bakken autour des 9 dollars par baril pour l’acheminer vers la cote Ouest ou vers l’Oklahoma et à 17 dollars par baril pour atteindre la cote Est, ce qui rend ici le produit rendu non compétitif par rapport à un pétrole livré au cours du Brent.
Ces données permettent de chiffrer l’importance financière de mise à disposition d’un réseau d’oléoducs sur l’ensemble du territoire américain, chargé d’acheminer les nouvelles ressources pétrolières vers les lieux d’utilisation.
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