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Les ingénieurs restent épargnés par la crise, mais jusqu’à quand ?

Posté le par La rédaction dans Entreprises et marchés

Le taux de chômage des ingénieurs de seulement 3,95% en 2013 en fait un des diplômes les plus sécurisants.

François Hollande a été très clair. Si les résultats concernant le chômage ne sont pas satisfaisants, l’actuel locataire de l’Elysée ne se représentera pas aux élections présidentielles. Alors que le chômage ne cesse de progresser, atteignant le taux historique de 10,5%, un secteur résiste encore et toujours à la crise, que pourra toujours mettre en avant le président de la République. Il s’agit de l’ingénierie. Avec un taux de chômage inférieur à 4%, les ingénieurs sont bien loin de la dure réalité de nombreuses autres professions. En effet, avec leur diplôme en poche, les ingénieurs sont quasiment assurés de trouver un emploi. D’après l’enquête de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) menée auprès de 4500 ingénieurs, en 2013 63% d’entre eux avaient un travail, soit autant qu’en 2012. De façon générale, en 2014, le taux d’emploi est de 69%, une situation confortable mais qui subit un léger recul de 1%. De plus, l’étude pointe du doigt une différence entre les ingénieurs issues d’une école classique de ceux ayant suivi le cursus d’une école rattachée à une université. Ainsi, les premiers présentent un taux d’emploi de 73%, taux qui tombe à 62% pour les autres.

L’année dernière, l’Observatoire des ingénieurs a publié les résultats d’une vaste étude portant sur 50 000 ingénieurs. On y apprend que non seulement les ingénieurs sont épargnés par le chômage, mais en plus leur salaire est correct. Ainsi, le salaire annuel médian brut est en progression à 55,2k€. Pour les moins de 30 ans ce salaire médian est de 38k€ contre 90k€ chez les plus de 50 ans. Les mieux lotis sont les ingénieurs travaillant dans le secteur des industries extractives avec un salaire médian de 90k€, tandis que celui des ingénieurs évoluant dans l’enseignement est de « seulement » 42,7k€. Des chiffres bien supérieurs au salaire net médian des français de 1730€ mensuels. En moyenne, les ingénieurs touchent un salaire brut de 66,3k€.

Autre atout du diplôme d’ingénieur, le premier job décroché leur procure dans 84% des cas un statut cadre. Enfin, pour 78% des ingénieurs issus d’une école classique (73% pour ceux ayant étudié dans une école rattachée à une université), le contrat signé est un CDI, le saint graal des contrats de travail. Ce qui est bien supérieur aux 59% de CDI signés par les Bac +5.

On comprend que bien que jeune diplômé, l’ingénieur n’abaisse pas beaucoup ses prétentions salariales. Ainsi, en 2014, le jeune ingénieur espère un salaire brut annuel de 34,4k€, ce qui est supérieur de 2k€ par rapport à 2013. Toutefois, ces exigences restent inférieurs à celles des années 2011 et 2012 avec respectivement 36,1k€ et 35,1 k€.

Les titulaires d’un diplôme d’ingénieur sont donc dans une position plutôt confortable face à l‘emploi, notamment en comparaison des autres catégories professionnelles.  Mais attention, cette situation privilégiée est fragile. La dernière enquête conduire par la Conférence des Grandes Ecole alerte sur la baisse du taux d’insertion des nouveaux diplômés. Ce taux passe de 65,4% en 2012 à 62,4% en 2013. Une tendance confirmée par le nombre d’anciens élèves en recherche d’emploi qui grimpe de 13,3% en 2013 à 15,9% en 2014.

En 2015, suivre une formation d’ingénieur reste un excellent investissement professionnel.

Par Audrey Loubens, journaliste scientifique

Posté le par La rédaction


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