Je voudrais ici, rappeler que dès à présent les Etats-Unis sont le troisième producteur mondial de pétrole et qu’ils ne sont qu’à quelques encablures de la première place détenue par l’Arabie Saoudite (avec 9,5 millions de barils/jour), elle-même talonnée par la Russie.
Cependant, affirme l’EIA, compte tenu de la part des condensats de gaz de schistes dans les productions de pétroles américains, c’est la part des pétroles légers qui s’accroit, alors que les productions de pétroles lourds ou moyens restent sensiblement constantes (FIigure 1).
- Figure 1
Compte tenu de cette segmentation des productions, deux hypothèses d’évolution du marché américain du pétrole sont possibles :
- Soit, comme c’est le cas aujourd’hui, les producteurs américains n’ont pas le droit d’exporter de pétrole brut (sinon sous dérogation à leurs voisins du Nafta) et dans ce cas les raffineurs vont poursuivre les importations de pétroles lourds complémentaires pour assurer les productions de gazole dans les raffineries locales et exporter de plus en plus de produits raffinés bien valorisés;
- Soit, l’Administration Américaine autorise certaines exportations de pétrole léger, en particulier vers l’Asie qui viendraient pour une part se confronter aux fournitures russes ou en provenance du Moyen-Orient.
Dans tous les cas, les importations nettes américaines de pétrole et produits pétroliers vont baisser.
Le monde ne souffre pas d’un manque de stock naturel de pétrole et d’autres ressources énergétiques, par contre il doit investir pour maintenir des flux croissants de fournitures qui se stabiliseront, un jour, que sous l’impact des prix croissants. Ce n’est pas encore le cas.
Cela veut dire, en l’absence de signal prix et en présence d’une demande croissante, tirée par l’Asie, que les cours du pétrole disposent encore d’un boulevard pour se valoriser.
Par Raymond Bonnaterre
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