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Les émissions mondiales de CO2 ont encore augmenté en 2019

Posté le 4 décembre 2019
par Matthieu Combe
dans Énergie

Le rapport annuel 2019 de l’organisation Global Carbon Project dévoile que les émissions mondiales de CO2 dues à la combustion des énergies fossiles ont encore augmenté de 0,6 % cette année.

En 2019, les émissions mondiales de CO2 dues à la combustion des énergies fossiles ont encore augmenté de 0,6 %. « Le ralentissement de la croissance en 2019 correspond aux tendances de la dernière décennie », note le Global Carbon Project à l’origine de ces calculs, en collaboration avec les universités anglaises d’East Anglia et d’Exeter. « Les émissions mondiales de CO2 d’origine fossile ont augmenté en moyenne de 0,9 % par an depuis 2010, soit moins que les 3 % enregistrés dans les années 2000. »

La croissance des émissions ralentit, mais cela est très loin d’être suffisant à un moment où les émissions doivent très fortement diminuer. Depuis l’Accord de Paris, les émissions mondiales dues à la combustion des énergies fossiles ont augmenté de 4 %. Celles dues à la consommation de charbon ont baissé de 0,9 % en 2019, notamment grâce au recul dans l’Union européenne et aux États-Unis. Mais elles ont été compensées par la croissance de l’utilisation du gaz naturel (+2,6 %) et du pétrole dans les transports (+0,9 %) dans le monde. Les émissions mondiales de CO2 dues à la combustion des énergies fossiles atteignent ainsi 37 milliards de tonnes de CO2. En particulier, elles ont augmenté de 2,6 % en Chine et de 1,8 % en Inde. Elles ont diminué de 1,7 % aux États-Unis et dans l’Union européenne.

D’autres émissions en hausse

Selon de premières estimations, les émissions dues à la déforestation par le feu et d’autres changements d’affectation des sols ont atteint 6 milliards de tonnes de CO2 en 2019. C’est environ 0,8 milliard de tonnes de plus qu’en 2018. Cette hausse est en partie liée à la recrudescence des incendies en Amazonie et en Indonésie. Au total, les émissions de CO2 dues aux activités humaines atteindraient donc 43 milliards de tonnes en 2019.

La concentration atmosphérique de CO2 a atteint 407,4 parties par million (ppm) en 2018 en moyenne. Elle devrait atteindre une moyenne proche de 410 ppm sur l’année 2019. Un niveau 47 % au-dessus des niveaux préindustriels.

Quelle est la répartition selon les secteurs ?

Global Carbon Project estime qu’environ 45 % des émissions mondiales de CO2 d’origine fossile proviennent du secteur de l’énergie, principalement de la production d’électricité et de chaleur. 22 % sont à attribuer à l’industrie, comme la production de métaux, les produits chimiques et l’industrie manufacturière. Les transports terrestres, les transports maritimes nationaux et l’aviation représentent 20 %, tandis que les transports maritimes internationaux et l’aviation en représentent 3,7 %. Les 9,3 % restants incluent des émissions complémentaires provenant de secteurs tels que les bâtiments, l’agriculture, la pêche et l’armée.

Malgré une faible baisse d’utilisation du charbon, ce combustible reste la première source des émissions d’origine fossile, environ 40 %. « Brûler du gaz émet environ 40 % moins de CO2 que le charbon par unité d’énergie, mais il ne s’agit pas d’un combustible à faible émission de carbone », rappelle Global Carbon Project. Si remplacer le charbon par du gaz diminue les émissions à court terme, cela ne peut être qu’une solution transitoire, car toutes les émissions de CO2 devront diminuer rapidement si les pays veulent atteindre la neutralité carbone.


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