Nos confrères d'Industries et Technologies viennent de publier leur 20ème classement des écoles d'ingénieurs. Un classement axé sur les capacités de recherche et d'innovation qui souligne le dynamisme des écoles d'ingénieurs en la matière. Synthèse.
Et le grand vainqueur 2015 est… Lorraine INP ! Le regroupement de 11 écoles d’ingénieurs lorrains vient donc de passer devant Grenoble INP et Insa Lyon respectivement deuxième et troisième du classement. Mais au-delà du simple palmarès, le classement d’Industries et Technologies a surtout l’avantage de s’inscrire dans le temps et d’éclairer ainsi les relations entre écoles d’ingénieurs et innovation.
Recherche : plus de doctorants, plus d’investissements
Alors que le nombre de doctorants et post-doctorants avait accusé une baisse en 2012, il est depuis reparti à la hausse et leur nombre en 2014 est même désormais supérieur à celui de 2009 : 15259
Année | Nombre de doctorants et post-doctorants (dans les 100 premières écoles du classement effectué) |
2009 | 14629 |
2010 | 14570 |
2011 | 14168 |
2012 | 12587 |
2013 | 13425 |
2014 | 15259 |
(sources : enquête annuelle des écoles d’ingénieurs d’Industries et Technologies, CDEFI, IESF)
Le nombre de doctorants reste un indicateur notable du dynamisme de la recherche. Leur ré-augmentation s’accompagne d’ailleurs d’une augmentation constante des contrats de recherche signés avec les entreprises (voir tableau). Un système de financement qui structure une bonne part de la recherche des écoles d’ingénieurs et permet à ces écoles de continuer d’offrir des formations de qualité et de préserver des activités de laboratoires.
Année | Montant global des contrats de recherche (millions d’euros) – (dans les 100 premières écoles du classement effectué) |
2009 | 481 |
2010 | 464 |
2011 | 487 |
2012 | 576 |
2013 | 645 |
2014 | 678 |
(sources : enquête annuelle des écoles d’ingénieurs d’Industries et Technologies, CDEFI, IESF)
Brevets : stables à un bon niveau
Le nombre de brevets déposés est plutôt stable et prouve l’excellence de la recherche développée au sein des ces écoles d’ingénieurs. En la matière la championne est l’ESPCI ParisTech (école de physique chimie de Paris) avec 257 brevets déposés en 5 ans. Comme le soulignent la rédaction d’Industries et Technologies, le regroupement des 100 premières écoles, permet de réaliser que la France n’a rien à envier aux plus grands instituts internationaux en matière de recherche et d’innovation.
Année | Nombre de brevets (dans les 100 premières écoles du classement effectué) |
2009 | 1945 |
2010 | 1953 |
2011 | 2351 |
2012 | 2477 |
2013 | 2757 |
2014 | 2508 |
(sources : enquête annuelle des écoles d’ingénieurs d’Industries et Technologies, CDEFI, IESF)
Rendre visible l’excellence française
Depuis plusieurs années, l’enseignement supérieur et la recherche française souffrent de leur morcellement dans les classements internationaux et dans leur capacité à être à la fois visible et attractifs. Le groupe INP, qui structure désormais les regroupements régionaux INP Lorraine, Bordeaux, Toulouse, Grenoble est une première réponse efficace à cette lacune. Et le classement d’aujourd’hui le montre : atteindre une taille critique permet aux écoles d’être reconnues et renommées et de booster leurs performances tant d’un point de vue éducatif que du côté des entreprises. Du côté de Paris, les choses sont plus compliquées et au bout de 15 ans ParisTech passe de statut d’établissement public à celui de fondation. La marque elle-même qui a pourtant fait ses preuves vient d’être retirée de l’ESPCI qui sera désormais ESPCI Paris. Il faut dire qu’en région parisienne l’ancrage régional est moins évident. Chaque école à sa propre histoire et culture, et ne fait pas forcément partie de la même communauté universitaire. Sans compter le grand projet d’excellence du plateau de Saclay ou l’avenir de Polytechnique qui sont sans cesse en évolution.
Tout est fait pour entreprendre dès les études
Le dossier qui accompagne ce classement est éloquent : tout est désormais mis en place pour que les étudiants deviennent des entrepreneurs aguerris. Et ce dès le début de leurs études : que ce soit via le statut d’étudiant-entrepreneur au sein de PEPITE qui se concrétise à Toulouse INP par un cursus aménagé, de parcours spécifiques comme à Bordeaux INP, de double formation à Lorraine INP ou encore avec le lancement de MOOC à l’X avec un partenariat avec HEC. En outre, les écoles accueillent désormais souvent des incubateurs pour les start-up de leurs propres élèves ou de jeunes diplômés. A ce jeu de la création de start-up, Télécom ParisTech arrive première avec 146 créations d’entreprise depuis 2010.
Par Sophie Hoguin
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