Voyager en avion est devenu l’un des gestes les plus conspués par les défenseurs de l’environnement. Responsable chaque année d’environ 2 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, le transport aérien se voit régulièrement décrié au détriment d’autres modes de transport. Selon les chiffres de l’Ademe, un voyage en avion émet 144,6 grammes de CO2 par voyageur et par kilomètre, là où le voyage en TGV n’en émet que 3,2. Autre problème, l’empreinte carbone des déplacements en avion n’est que très rarement compensés. Une mauvaise habitude que les compagnies aériennes combattent peu.
Seuls 1% des voyageurs compensent leurs trajets aériens
Selon une étude de la BBC, moins de la moitié des plus grandes compagnies aériennes mondiales offre la possibilité à leurs passagers de compenser leur empreinte carbone. Cependant, la faute ne repose pas seulement sur ces firmes. Lorsqu’une compensation financière est proposée aux passagers, seul 1 % de ces derniers l’acceptent. Donc, si le geste de compensation carbone n’est pas encore ancré dans les pratiques des compagnies aériennes, il ne l’est pas non plus chez les passagers. Pourtant, la somme n’est pas très élevée pour des vols courts. Ainsi, pour un aller-retour Paris-Athènes, les passagers pourraient compenser leurs émissions en payant environ 4,5 € de plus sur leur billet d’avion.
Afin d’établir ses conclusions, la BBC a approché 28 compagnies aériennes, et très peu ont accepté de communiquer sur les chiffres réels de leurs compensations carbone. Selon elles, les chiffres étaient trop bas pour pouvoir être communiqués. Dans le même temps, l’association nationale du transport aérien (Iata) regrette que la compensation carbone ne soit pas plus répandue, et reconnaît qu’il est essentiel que l’industrie aérienne s’engage dans la lutte contre le réchauffement climatique. « Nous recommandons vivement à tous les passagers d’utiliser des projets de haute qualité pour compenser leurs propres émissions de CO2 en tant que contribution individuelle à la lutte contre le changement climatique » explique Michael Gill, directeur de la Iata.
Compenser les émissions carbone pour financer des projets verts
Les compagnies qui permettent à leurs clients de compenser le carbone émis durant leurs voyages investissent dans des projets de plantation d’arbres, ou encore d’installation de panneaux solaires. Le changement de comportement s’enclenche très lentement dans le secteur. L’accélérer est essentiel lorsque l’on sait qu’un aller-retour Paris-Johannesburg émet autant de CO2 qu’une maison pour se chauffer durant un an, soit environ 3,7 tonnes de CO2.
Mais le passager peut décider aussi de compenser seul ses émissions. C’est ce que proposent les plates-formes Myclimate, Climat Mundi ou encore Calculateur CO2, qui estiment le bilan carbone émis par un voyage et proposent un montant compensatoire. Ainsi, un voyage aller-retour entre Paris et New York d’une distance de 11.700 kilomètres émet 2,2 tonnes de CO2. Pour pallier ces émissions, la plate-forme propose au voyageur de payer 52 €. Il lui est également proposé de financer l’obtention de fours pour des femmes au Kenya, ou même d’aider des paysans nicaraguayens à reboiser leurs terres.
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