Alors que les premiers débris pourraient bien avoir enfin été retrouvés, les causes de la disparition de l’avion de la Malaysia Airlines restent discutées.
Les familles n’en finissent pas d’être éprouvées. Cela fait bientôt deux semaines qu’elles attendent de savoir ce qui est arrivé à leurs proches, les passagers du vol MH370 à destination de Pékin. Lundi 24 mars, les autorités malaysiennes officialisent le crash de l’avion au large de l’Australie et la mort des 239 passagers. Cette annonce repose sur une conclusion formulée par le bureau d’enquête britannique, alors qu’aucun débris n’a encore été récupéré.
Alors que le déroulé des dernières heures de vol commence à prendre forme, les raisons de l’accident demeurent mystérieuses. Parmi les différents scénarii et notamment celui d’un détournement raté, celui d’un dégagement de fumée dû à l’inflammation de produits dangereux présents en soute reste plausible. Le directeur de la Malaysia Airlines a reconnu que l’avion transportait des batteries lithium-ions : « Nous transportions de petites batteries lithium-ion (…) approuvées par l’Organisation internationale de l’aviation civile en tant que produits dangereux ». Batteries qui n’auraient jamais dû se trouver à bord, si la compagnie avait respecté les règles internationales en vigueur (consultables sur le site d’Air France), leur transport ne pouvant s’effectuer qu’en fret, dans des vols sans passager. D’ailleurs, le directeur de la compagnie malaisienne avait dans un premier temps déclaré qu’il n’y avait que des fruits en soute.
Maintenant que la présence de matières dangereuses est connue, certains experts émettent l’hypothèse qu’elles seraient à l’origine du drame. Ces batteries sont très inflammables et auraient pu déclencher un incendie. Celui-ci se serait propagé, coupant les différents instruments comme le transpondeur. La fumée dégagée aurait pu intoxiquer les pilotes et les passagers, ce qui pourrait expliquer la brusque montée en altitude de l’appareil observée moins d’une heure après la disparition de l’avion des écrans de contrôle aérien. Devenu incontrôlable, l’avion continue sur sa trajectoire jusqu’à la panne sèche, et s’abîme en mer.
Des batteries Lithium-ion ont déjà causé des accidents aériens. Plus particulièrement, depuis plus d’un an, les Boeing 787 Dreamliner ont été à plusieurs reprises victimes d’une surchauffe de leurs propres batteries. La polémique ne date donc pas d’hier, et la dangerosité des batteries lithium-ion dans les transports aériens est bien connue.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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