Depuis peu, l’économie circulaire est dans la bouche du gouvernement et des industriels. L’Afnor avait répondu à l’appel de plus de 50 organisations à la recherche d’une approche concertée. Presque deux ans après, ce travail a donné naissance à la norme Xp X30-901. Elle est désormais à la disposition de tous les acteurs socioéconomiques qui souhaiteraient engager des expérimentations à l’échelle d’une ville, d’une agglomération ou d’une administration et, bien entendu, d’une entreprise. La fin de la période d’essai est fixée au 30 septembre 2021.
Une norme pour parler de la même économie circulaire
Cette norme volontaire invite toute organisation à mettre en place un système de management de projet d’économie circulaire. Pour ce faire, elle croise les trois dimensions du développement durable (environnement, économie, sociétal) avec les sept domaines d’action de l’économie circulaire. Ces derniers couvrent l’approvisionnement durable, l’écoconception, la symbiose industrielle, l’économie de la fonctionnalité, la consommation responsable, l’allongement de la durée d’usage et la gestion efficace des matières ou produits en fin de vie.
À l’image des méthodes éprouvées pour le management de l’énergie et de l’environnement, la norme XP X30-901 définit les termes, principes et pratiques, et énonce des lignes directrices, recommandations et exigences relatives au système de management de projet d’économie circulaire. Les organismes les plus volontaristes pourront solliciter une certification de la part d’un organisme tierce-partie.
Une norme pour quels projets ?
La notion de « projet » est à entendre au sens large. La norme précise que « est identifiée comme projet toute ambition de changement portée par un organisme visant à faire évoluer partiellement ou totalement son activité vers un modèle plus efficace simultanément dans l’utilisation des ressources, limitant l’impact environnemental de ses activités et améliorant le bien être des individus ». Il concerne à la fois « les activités, produits ou services » de l’organisme.
L’organisation international de normalisation (ISO) vient de lancer ses propres travaux sur l’économie circulaire. Ils se dérouleront sous présidence française, avec comme base de travail, le texte français. L’Afnor lance donc un nouvel appel à participation pour rejoindre la commission de normalisation « Economie circulaire ». Celle-ci regroupera toutes les parties prenantes intéressées désireuses de participer à l’élaboration de cette nouvelle norme internationale. L’Afnor y attend des associations, industriels, sociétés de services, collectivités locales, institutions dont le ministère de la Transition écologique et solidaire, l’Institut National de l’Economie Circulaire et l’ADEME.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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