Quoi de neuf dans le domaine de l'innovation ce mois-ci ? Un insecte robotique qui émet sa propre lumière ; une « toile » alimentaire et un robot mou absorbeur de microplastiques.
L’envol des robots-lucioles
Les lucioles ont la capacité de produire leur propre lumière. Cette bioluminescence, qui leur sert principalement pour la communication ou la reproduction, intéresse de près les chercheurs… Et notamment ceux du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ! Plusieurs de leurs scientifiques se sont ainsi inspirés des insectes nocturnes pour développer un robot aérien. Ce dernier repose sur quatre actionneurs en élastomère diélectrique également électroluminescents. Durant son vol, le robot-luciole voit les actionneurs générer un fort champ électrique – supérieur à 40 V/μm – associé à une haute fréquence (400 Hz) pour venir exciter des particules électroluminescentes qui répondent alors en émettant de la lumière. Un moyen simple de communiquer entre robots du même type sans avoir à ajouter des capteurs, trop lourds pour de tels engins robotiques. La création du MIT, décrite en détail dans IEEE Robotics and Automation Letters le 1er juin 2022, a vu sa masse augmentée de seulement 2,4 % pour un total de 650 mg. Pas de quoi influer sur sa performance de vol donc ! Ce nouveau concept d’insecte robotisé pourrait à l’avenir servir lors de missions de recherche et sauvetage dans des bâtiments effondrés.
Le film alimentaire de l’homme-araignée
Comment parvenir à se passer du plastique issu du pétrole ? C’est la question que se sont posée des scientifiques d’Harvard et de la Rutgers University, et qui les a amenés à mettre au point un film alimentaire biodégradable à base de plantes. Présentée le 20 juin 2022 dans Nature Food, leur invention impressionne par son fonctionnement. En effet, la couverture protectrice est directement projetée depuis un appareil chauffant, comme un sèche-cheveux. De quoi faire pâlir l’homme-araignée ! Plus sérieusement, le matériau employé par les chercheurs utilise des fibres à base de biopolymère/polysaccharide. Une fois vaporisé sur la nourriture, le film la protège contre les micro-organismes pathogènes et les dommages provoqués par le transport de marchandises. Le résultat est donc efficace, mais aussi pratique. Le film part ainsi à l’eau, et se dégrade de lui-même dans le sol en à peine 3 jours…
Un petit poisson pour nettoyer les océans
Le continent plastique qui vogue dans le Pacifique Nord nous rappelle les efforts qu’il reste à fournir pour lutter contre la pollution. Une forme particulièrement vicieuse de ce plastique est sa variante micro – de moins de 5 mm. En effet, ces minuscules particules peuvent se retrouver dans des recoins très difficiles à atteindre. Mais peut-être que de petits robots autopropulsés pourraient aller les déloger… Cette idée a été suivie par une équipe de recherche menée par Xinxing Zhang de l’université du Sichuan. Dans les Nano Letters du 22 juin 2022, ils précisent que l’inspiration de leur robot mou leur est venue de la nacre – le revêtement intérieur de la coquille de certains mollusques. Leur propre nanostructure à base de graphène sulfonaté associé à un actionneur en élastomère vise à copier sa flexibilité comme sa résistance. En effet, la robotique molle repose habituellement sur de l’hydrogel ou du caoutchouc en silicone, tous deux facilement endommageables. Le résultat du travail des scientifiques est un matériau nanocomposite ultra-résistant – 141,19 MJ/m³ – et à haute efficacité d’auto-réparation à température ambiante (89 %). Leur robot de 15 mm peut absorber des polluants de manière continue, et ce à une vitesse égale à 2,67 fois la longueur de son corps à chaque seconde. Soit environ la vitesse du plancton. Ce qui surpasse la capacité de la plupart des robots mous actuels !
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