Ici vous trouverez notre récap’ de l’actualité scientifique et technologique qui a bercé ou chamboulé le mois de juillet. Et, comme le veut la tradition : à la fin de cet article, deux informations bonus !
Le fric, c’est chic
En moins de 10 jours, l’espace s’est très brièvement enrichi de 213,9 milliards $. Jeff Bezos, père fondateur d’Amazon et, avec 209,2 milliards $ dans les caisses, homme le plus riche sur Terre (et, pendant quelques minutes, dans l’espace) s’est affranchi des lois de la pesanteur le 20 juillet, à bord d’une fusée New Shepard (Blue Origin). L’occasion, pour nous autres terriens ordinaires, de découvrir son goût pour les chapeaux de cowboy – clin d’œil à Space Cowboys de Clint Eastwood peut-être ?
Une semaine plus tôt, le 11 juillet, il était précédé par l’entrepreneur Richard Branson, à la tête d’une fortune chiffrée à 4,7 milliards $ (des broutilles en comparaison à Bezos, soit), qui s’est envolé dans sa fusée Virgin Galactic. Attention, cependant, si vous tenez à assouvir votre rêve extravagant d’enfant, il faudra réserver un budget, plutôt rondelet, de 250 000 $ : c’est le prix estimé d’un ticket chez Virgin Galactic, une fois que les vols commerciaux seront ouverts à tous, rapporte NPR.
Heureusement pour les futurs amateurs de tourisme spatial, des alternatives plus « accessibles » (nuance !) existent : en septembre 2020, nous vous parlions par exemple de Zephalto, qui développe un ballon stratosphérique exploitable pour le tourisme spatial dès 2024. Le prix d’un billet s’élèvera à plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Hubble n’est pas mort
On garde la tête dans les étoiles ! Depuis des années, la presse le martèle, avec une certaine nostalgie : « adieu Hubble ! » et « merci Hubble ! ». Mais le vénérable télescope spatial trentenaire (initialement déployé en 1990) n’en est pas encore à sa dernière ronde orbitale. Alors qu’un dysfonctionnement remettait en doute sa longévité, obligeant les opérateurs de la Nasa à le mettre en pause pendant plus d’un mois, le bug a été réparé le 16 juillet. Hubble est donc « de retour », annonce Science. Pour l’instant en tout cas !
Le successeur de Hubble, le télescope spatial James-Webb, devrait démarrer son ascension très bientôt, en novembre 2021. En avril 2020, on vous parlait de comment James-Webb pourrait révolutionner la recherche des exoplanètes capables d’abriter des êtres vivants : « Ce télescope permettra de savoir facilement si des exoplanètes ayant la taille de la Terre possèdent également une atmosphère qui contient de l’eau. On fera donc beaucoup de progrès dans la connaissance des planètes propices à la vie », déclarait Xavier Bonfils, astrophysicien à l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble.
Motus et bouche cousue
Dans cet article, The Atlantic propose une lecture éclairante sur la fraude scientifique, avec le cas d’un chercheur ayant falsifié pas moins de 84 études publiées dans des revues reconnues… Une fois le pot aux roses découvert, les répercussions ont été bien timides en comparaison à des affaires similaires dans d’autres milieux (le gaming par exemple), analyse le média américain qui essaie de dégager les raisons derrière cette culture du déni.
Falsifier des données est une chose, mais qu’en est-il des erreurs qui passent inaperçues ? Les algorithmes de traitement de texte pourraient aider à les repérer ! C’est le but du projet pluridisciplinaire Nanobubbles, porté notamment par le Laboratoire d’informatique de Grenoble et tourné vers le monde de la nanobiologie, et ayant fait l’objet d’un article publié sur notre site en décembre 2020.
Le rythme dans les clous
C’est le moins qu’on puisse dire du robot Spot ! L’entreprise Boston Dynamics continue de défier les limites de la robotique, comme dans cette vidéo qui montre plusieurs de ses robots Spot danser au rythme d’une chanson du groupe sud-coréen BTS. Une vidéo tout bonnement bluffante, qui célèbre l’acquisition de Boston Dynamics par Hyundai, et qui pourrait très bien passer pour un court-métrage de Pixar :
En dehors des pistes de danse et des chorégraphies complexes, Spot est d’abord destiné à des tâches moins gracieuses (patrouiller et monter la garde, emprunter des chemins impraticables, etc.). Ainsi, en avril 2020, nous revenions sur les premiers pas de Spot dans le monde de l’industrie.
Machines d’antan
Une ancienne machine improvisée aurait-elle aidé à transporter les imposantes pierres de Stonehenge ? C’est en tout cas la théorie séduisante d’un amateur d’égyptologie qui s’est longuement confié à la BBC, et qui a même imaginé et construit un prototype de cette machine hypothétique !
Chez Techniques de l’Ingénieur, les vieilles inventions couvertes de poussière, et leurs évolutions à travers les âges, nous intéressent particulièrement. Elles sont mises à l’honneur dans notre série atypique « Les oubliettes des sciences », dont le premier chapitre est à lire ici.
Des choux, à la mode de chez nous
Que dire du chou romanesco ? À part, bien sûr, qu’il a meilleur goût que le chou de Bruxelles (en même temps, ce n’est pas difficile*). La réponse : tout, visiblement ! Une équipe de chercheurs du CNRS et de l’Inria a élucidé le mystère derrière son aspect en fractales, en s’appuyant sur la modélisation mathématique et la biologie végétale. Les fractales font partie des formes géométriques les plus reconnaissables du monde animal et végétal et se retrouvent dans de nombreux phénomènes naturels. Cette découverte, qui aide à mieux comprendre les mécanismes qui mènent à leur formation, fait même la couverture de la prestigieuse revue Science !
(Bonus) Des poissons rouges géants et des insectes bien gênants
Au Minnesota, aux Etats-Unis, une espèce invasive bouleverse l’écosystème d’un lac de Burnsville : relâchés dans la nature après avoir séjourné en aquarium (où ils atteignent une taille d’environ 5 cm de long), les poissons rouges s’avèrent extrêmement voraces et deviennent immenses ! C’est ce que rapporte la BBC, qui rappelle qu’un problème similaire avait été rencontré en 2017, à Munich, en Allemagne.
Enfin, plus bas dans la chaîne alimentaire, parlons insectes. Jugés insultants envers la communauté roumaine, les noms vernaculaires en anglais de deux espèces d’insectes sont en passe d’être changés. Les noms « gypsy moth » et « gypsy ant » seront en effet retirés du lexique reconnu par la Société américaine d’entomologie. Une décision qui va dans le sens de l’inclusion, selon Michelle Smith, présidente de la société savante, interrogée par le New York Times.
*L’auteure de cet article tient à préciser qu’elle apprécie sincèrement les choux de Bruxelles. L’emploi de cette formulation est purement stylistique et ne vise aucunement à blesser la sensibilité de nos lecteurs et lectrices.
Crédit image de une : Intissar El Hajj Mohamed//Techniques de l’Ingénieur
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