Le suivi rétinien se répand dans un nombre croissant de casques de réalité virtuelle, améliorant la netteté de l'image là où c'est nécessaire. Illustration avec le VR-1 de Varjo, présenté à Laval Virtual.
Le salon Laval Virtual est généralement l’occasion d’entrer en contact avec une nouvelle génération de casques de réalité virtuelle, et cette édition 2019 s’est pliée à la règle. Ou presque… Car nulle part, même sur le stand de Microsoft, on ne trouvait trace du HoloLens 2.0, la dernière version du casque de réalité augmentée dont le Mobile World Congress de Barcelone avait eu la primeur il y a quelques semaines. D’autres modèles en ont profité pour retenir l’attention des visiteurs, notamment le Pimax, qui se montrait pour la première fois dans la Mayenne.
L’entreprise chinoise du même nom, qui cible en priorité le grand public, promeut un large champ de vision (200°), pour favoriser l’immersion, et la réalité virtuelle en haute voire en très haute définition. Ainsi, l’un de ses derniers modèles arbore le sigle 8K, bien qu’il comporte en réalité deux écrans de définition 4K (soit 3840×2160 pixels chacun), ce qui n’est pas du tout la même chose qu’un écran 8K (plus de 30 millions de pixels). Une définition supérieure signifie une netteté supérieure, un critère d’autant plus important quand l’écran se situe à quelques centimètres des yeux.
Alléger les calculs 3D
Revers de la médaille : la puissance de traitement requise s’amplifie. Les images 3D calculées pour chaque œil doivent en effet s’enchaîner de façon fluide, avec peu ou pas de latence, pour que l’expérience demeure agréable. A moins de posséder une machine de guerre, il est difficile d’espérer obtenir les taux de rafraîchissement conseillés, entre 60 et 90 Hz. C’est la raison pour laquelle le rendu fovéal se développe : seule la portion d’image dans la direction du regard bénéficie d’une définition optimale, afin d’alléger la charge de la station de travail reliée au casque. Schématiquement, cette technique repose sur l’analyse de la réflexion d’un signal infrarouge par la rétine. Un suivi rétinien qui, par ailleurs, intéresse les formateurs faisant usage de la réalité virtuelle : ils savent où regardent les personnes.
Le casque StarVR a été l’un des pionniers en la matière, mais son avenir est compromis, l’entreprise éprouvant des difficultés à financer le projet. Le Vive Pro Eye, dévoilé dernièrement par HTC et présent à Laval Virtual, fonctionne selon un principe similaire. Il en va de même pour le VR-1 conçu par l’entreprise finlandaise Varjo, dont un exemplaire était exposé sur le stand de l’intégrateur Immersion, qui en assure aussi la distribution. Le VR-1 combine deux écrans pour chaque œil. Le premier, d’une définition de 1440×1600 pixels, est réservé à la vision périphérique, tandis que le second, en Full HD (1920×1080 pixels), occupe le centre du regard, lequel est détecté par un dispositif de suivi rétinien (qui serait le plus précis à ce jour, selon Varjo). Il en résulte une définition de 60 pixels par degré d’angle à l’endroit de l’image où les yeux convergent. Le champ de vision total s’étend quant à lui sur 87 degrés.
Mis à l’essai, le casque VR-1 se révèle en effet satisfaisant. Dans un cockpit d’avion, les chiffres, instructions et autre cadrans placés sous le regard apparaissent immédiatement de façon lisible. Voilà qui pourrait plaire aux instructeurs et formateurs dans l’aéronautique et ailleurs, eux qui se plaignent habituellement de la définition insuffisante des casques se destinant au grand public et au «prosumer». Vendu près de 7000 € avec sa licence, le VR-1 se veut plus professionnel.
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