Concernant les nouvelles technologies, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) va étudier cette année l’impact potentiel sur la santé, notamment sur le système visuel, des casques de réalité virtuelle. Elle va aussi examiner les modifications de comportements et les impacts que peuvent faire peser les nouvelles technologies de l’information et de la communication sur la santé psychique des individus. En ligne de mire : l’usage quotidien des smartphones et autres dispositifs nomades et la multiplication des objets connectés.
L’Anses mettra aussi à jour son expertise sur les effets sanitaires des LED. Elle s’attachera à distinguer les différents types d’application : ampoules, jouets, écrans, phares… et mettra en perspective les risques liés à la lumière bleue et les risque d’éblouissements des LED avec les autres technologies d’éclairage. L’expertise évaluera aussi les risques environnementaux liés à lapollution lumineuse, aux déchets et à la composition des LED.
Toujours sur les perturbateurs endocriniens
L’Anses va étudier l’impact de l’exposition précoce des enfants aux contaminants environnementaux durant la période dite des « 1000 jours » : in utero et en bas âge. Objectif : déterminer l’existence de fenêtres de sensibilités particulières sur le développement neurologique et cognitif. L’agence approfondira également son travail sur les phtalates pour évaluer les risques sanitaires liés à un mélange de phtalates, en prenant en compte plusieurs voies d’exposition : alimentation, jouets, air, poussières…
Suite à la détection de résidus de substances toxiques dans les produits d’hygiène intime féminine par la revue « 60 millions de consommateurs », l’Anses va s’intéresser à la sécurité de ces protections intimes. Objectifs : identifier les substances chimiques préoccupantes susceptibles de les contaminer, évaluer les risques sanitaires, faire des propositions pour définir des limites maximales de résidus et mieux informer les consommateurs. Une étude similaire portera sur les couches pour bébés.
Mais aussi pollution de l’air, éoliennes, pesticides , eau…
L’ Anses va rendre cette année son travail sur l’efficacité des masques antipollution pour la population et les travailleurs. Contre quels polluants sont-ils efficaces et dans quelles conditions ? Ont-ils des effets sanitaires indésirables et ont-ils de réels bénéfices ? Autant de questions auxquelles l’agence répondra.
Du côté des zones rurales, les riverains des éoliennes se plaignent souvent d’une gêne spécifique liée aux basses fréquences et aux infrasons. Début 2017, l’agence rendra un travail très attendu sur ces risques sanitaires potentiels. Cette fois-ci, chez les riverains de zones viticoles et arboricoles, en commençant par la pomiculture, elle étudiera la possibilité de lancer une grande étude sur l’exposition aux pesticides. L’étude mesurera les résidus de pesticides dans le corps des riverains et dans l’environnement.
Enfin, l’agence rendra son travail sur l’impact du traitement de l’eau par des orthophosphates, dans le but de réduire la teneur en plomb de l’eau distribuée au robinet des usagers. L’agence restera par ailleurs évidemment mobilisé sur l’ensemble des grands enjeux sanitaires qu’elle traite depuis longtemps : perturbateurs endocriniens et Bisphénol A, pesticides, biocides, expositions liées à l’alimentation, nanomatériaux, radiofréquences, lutte contre l’antibiorésistance animale, qualité de l’air…
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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