Les questions de sécurité sont des vecteurs de fortes émotions auprès des populations : attentats, accidents industriels, crash d'avions, contaminations, épidémies, risques santé et sécurité au travail… autant de sujets qui sont abondamment commentés dans les médias, et qui amènent pouvoirs publics, entreprises et individus à s'interroger sur les moyens qu'ils allouent à la sécurité et à la prévention des risques.
Pour le décideur en matière de sécurité, que ce soit l’ingénieur responsable d’un site industriel ou le régulateur définissant les obligations d’une industrie, chaque alerte ou accident renvoie à un arbitrage délicat sur le niveau de sécurité recherché : jusqu’où désirons nous réellement nous protéger du risque ? Dans un monde de ressources finies, nous ne pourrons jamais totalement supprimer l’ensemble des risques auxquels l’homme est confronté. Il y a donc nécessairement un niveau de risques, une borne, au-delà de laquelle nous renonçons à investir des moyens supplémentaires pour renforcer la sécurité.
Cette borne, et les arbitrages concrets qui lui sont associés entre (i) niveau de risques et (ii) moyens à engager pour les réduire, sont l’objet de vifs débats politiques, psychologiques, économiques, éthiques voire religieux. Le présent dossier vise à éclairer ces débats à travers la théorie et la pratique des sciences économiques. C’est donc en prenant résolument le point de vue de l’économiste que les articles qui suivent analysent les arbitrages réels des décideurs concernant la protection contre le risque le plus capital pour l’homme : le risque de mort.
Emmanuel Grand
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