A Paris, les couvertures 3G ou 4G des opérateurs demeurent bien inégales, selon que l’on se trouve dans un train express régional, dans un bus, dans un TGV ou dans le métro. Ainsi, si vous habitez dans la banlieue parisienne et que vous vous rendez dans la capitale, votre smartphone passera successivement de la 3G à la 4G, puis de l’inévitable 2G+ (Edge) à l’obsolète 2G (GSM).
Pourtant, la RATP (Régie des transports parisiens) promet que, d’ici fin 2015, l’ensemble du réseau métro et RER de Paris sera couvert – grâce à une infrastructure mutualisée, qui regroupera les réseaux d’opérateurs tels que SFR, Orange, Bouygues Telecom et (peut être) Free.
Une couverture 3G / 4G qui traine des pieds
La ligne 1 du métro et la ligne A du RER figurent parmi les premières à avoir été équipées. En effet, dans les stations concernées, la couverture s’avère plutôt bonne… dans les rames un peu moins, puisque “Edge” continue à s’afficher la moitié du temps, quand la connexion n’est pas coupée purement et simplement. Selon la RATP, dans un an, 170 des 300 stations du réseau, ainsi que 65 gares de RER, devraient accueillir les fréquences 2G, 3G et 4G des principaux opérateurs français.
Reste que surfer sur son smartphone dans le métro lui-même (et non dans les stations) ne semble pas être pour tout de suite, car le déploiement de tels réseaux nécessite de lourds aménagements techniques : ainsi, la RATP le précise elle-même, “les espaces, qui n’ont pas été prévus à cette fin, sont extrêmement contraints. Il n’y a pas de locaux techniques, ni davantage de systèmes de climatisation dédiés pour les équipements radio”. La RATP doit ainsi remettre à niveau un parc de 2500 antennes, réparties sur 321 sites. Cela n’empêche pas la régie, qui reconnait que “les délais sont très ambitieux”, de promettre une couverture du réseau entier (14 lignes, 213 kilomètres de rails) d’ici fin 2016 – quand, à Montréal, nos cousins québecois semblent plus réalistes, et tablent sur 2020 pour installer un réseau mobile identique.
“Nous serons le seul réseau au monde à offrir l’accès à la 4G à bord des trains partout : dans les métros, sur les RER A et B. Par rapport au Wi-Fi, c’est une solution beaucoup plus économe en ondes”, indique encore Pierre Mongin, président de la régie des transports, au Parisien.
Un supermétro bien équipé
Le futur réseau de métro parisien, le “Grand Paris Express”, porté par la Société du Grand Paris (SGP), a la même ambition : permettre aux usagers de surfer non stop dans le métro. Mais contrairement au métro actuel, où le déploiement de la 3G, de la 4G et du Wi-Fi traine des pieds, ces futures lignes automatiques, prévues pour 2020, devraient reposer sur un réseau 4G / Wi-Fi préalablement mis en place.
La SGP prévoit ainsi de créer, en amont, une infrastructure mutualisée couvrant 72 gares et 200 kilomètres de tunnels, mais aussi de pré-installer des fibres optiques et des locaux techniques opérateurs le long des tracés.
Reste un problème, celui de la saturation des réseaux – comme le constate Francetv Info : “le réseau internet mobile fonctionne comme celui des transports : plus il y a d’utilisateurs, plus il est saturé. La RATP transportant chaque année près de 1,4 milliard de voyageurs, le réseau parisien a toutes les chances d’être de plus en plus encombré.”
Bien sûr, surfer dans les transports en commun ne concerne pas que Paris. Ailleurs en France, des réseaux de transport misent sur le Wi-Fi et la 4G, comme Lyon, qui promet de les installer dans les stations… et non dans les rames.
Wi-Fi gratuit dans les bus
Qu’en est-il des autre moyens de transport ? Demain, le Wi-Fi pourrait peut être se généraliser dans les bus. Cela semble en tout cas être le pari de la RATP, qui teste actuellement un système de Wi-Fi gratuit, dans les autocars assurant la liaison entre Paris et l’aéroport de Roissy.
Concernant le TGV, où l’utilisation de la 3G comme de la 4G est impossible (à cause de la structure métallique du train, qui fait office de cage de faraday), le déploiement du Wi-Fi semble plus compliqué. Ainsi, si proposer un accès Wi-Fi dans les gares ne pose pas de problème, en proposer à l’intérieur des trains représenterait un coût bien trop conséquent pour la SNCF (350 000 euros par rame, alors que le parc TGV en compte 450).
Dans l’attente d’une “solution technique” salvatrice, vous ne pourrez hélas utiliser le Wi-Fi que dans les TGV de la LGV Est européenne (qui relie Paris à Strasbourg), où une expérimentation est en cours.
Par Fabien Soyez
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