Le 21 octobre, Élisabeth Borne a lancé « France Nation Verte », sa démarche de planification écologique. Elle se décline en 22 chantiers opérationnels et sept chantiers transversaux. Explications.
« Aujourd’hui avec France Nation Verte, nous voulons agir, mobiliser, accélérer, annonce la Première ministre Élisabeth Borne lors du lancement du Conseil national de la refondation (CNR) Climat et biodiversité le 21 octobre à la REcyclerie à Paris. Sous l’égide du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu et de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, le CNR Climat et biodiversité lancera des ateliers thématiques dès le mois de novembre. Pour chaque secteur et chaque chantier, l’objectif sera de réunir des acteurs généralistes et sectoriels afin d’établir une stratégie complète et des actions à conduire avec des objectifs et des points d’étape. « En fin d’année, nous aurons une première version consolidée de notre planification écologique », promet Élisabeth Borne.
« France Nation Verte s’inscrira dans le cadre des objectifs européens du Green Deal, une baisse de 55 % de nos émissions d’ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2050. » La Première ministre souligne la complexité et l’ampleur du défi. « Nous devons faire en 8 ans plus que ce que nous avons fait en 32 ans », assure-t-elle. Ainsi, « la planification écologique, c’est […] nous fixer des objectifs ambitieux au niveau européen et national et les décliner secteur par secteur, territoire par territoire », prévient Élisabeth Borne. « Ensuite, dans chaque filière et dans chaque territoire, nous devons nous accorder ensemble sur une stratégie, des engagements et un calendrier. »
France Nation Verte : la planification écologique selon Borne
France Nation Verte, c’est d’abord cinq enjeux environnementaux – climat, biodiversité, adaptation, ressources et santé. C’est ensuite six thématiques – mieux se déplacer, se nourrir, produire, se loger, consommer et mieux préserver nos écosystèmes – déployées en 22 chantiers opérationnels. « France Nation Verte, ce sont des actions pour limiter le dérèglement climatique, pour nous adapter à ses impacts inéluctables, pour restaurer la biodiversité, pour préserver nos ressources naturelles et pour garantir à tous les Français un environnement sain », résume Élisabeth Borne.
La Première ministre promet d’« allier radicalité et progrès » pour « une croissance nouvelle et réorientée ». Contre une écologie qui choisit des « totems », elle dit choisir « des changements structurels ». « Nous devons agir en même temps et sur tous les fronts », prévient-elle. Au menu par exemple : la relance du nucléaire et l’accélération des énergies renouvelables, la rénovation énergétique de 700 000 logements, le développement de l’avion bas-carbone et de l’hydrogène… C’est aussi la réindustrialisation de la France, la préservation de l’eau, des sols et des océans, et le développement de la réparation, du réemploi et du recyclage.
France Nation Verte compte également sept chantiers transversaux. En ligne de mire, le financement, la différenciation territoriale et la gestion des emplois, des formations et des compétences dans chaque filière. La planification écologique devra aussi compter sur les données environnementales, l’exemplarité des services publics, des mesures d’accompagnement revisitées pour une transition juste, et davantage de sobriété des usages et des ressources.
Renforcer les mesures existantes
Pour cette planification écologique, le gouvernement s’appuie sur plusieurs mesures déjà déployées. Citons par exemple l’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’, la récente hausse de l’aide à l’achat d’une voiture électrique de 6 000 à 7 000 euros et l’annonce d’une offre de leasing de voitures électriques à 100 euros par mois, dont les premières livraisons sont prévues en 2024.
Élisabeth Borne compte aussi sur les contrats stratégiques de filières (CSF) pour décarboner les secteurs, ou encore le nouveau Fonds vert, doté de 2 milliards d’euros pour 2023, destiné à financer les projets écologiques des collectivités territoriales. Le chantier de sobriété s’appuiera aussi sur le plan national de sobriété énergétique qui vise une réduction de 10 % de la consommation énergétique d’ici 2024 par rapport à 2019. Une deuxième réduction de 40 % d’ici à 2050 vise à atteindre la neutralité carbone.
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