Suite à un partenariat avec deux ONG britanniques, la Zoological Society of London et la Marine Reserves Coalition, les trois magasins de Selfridges, situés à Londres, Birmingham et Manchester, ont annoncé qu’ils retiraient les bouteilles d’eau en plastique de leurs rayons et restaurants. Cela représente environ 400 000 bouteilles en plastique à usage unique, vendues chaque année. A leur place, la chaîne vendra des bouteilles en verre, en brique tetra-pak et des récipients réutilisables qui pourront être remplis dans des fontaines à eau à disposition des clients.
Par cet engagement, Selfridges veut sensibiliser ses clients à la problématique des déchets en matières plastiques dans les océans. « L’impact sur la vie sauvage, l’environnement et l’impact potentiel pour la santé humaine apparaissent de plus en plus clairement. Les mesures prises par Selfridges pour sensibiliser à la problématique du plastique dans nos océans est une étape courageuse que d’autres détaillants ont besoin de suivre de toute urgence », interpelle John Sauven, Directeur exécutif de Greenpeace au Royaume-Uni, cité par The Guardian.
Les industriels se défendent
Selfridges a décidé de bannir les bouteilles d’eau en plastique, mais continuera la vente d’autres boissons, comme les jus et les sodas, dans des bouteilles en plastique. Dans une lettre au Western Morning news, le Conseil national de l’hydratation, représentant des producteurs d’eau fustige la décision de Selfridges. « L’eau en bouteille représente environ 18 % du marché des boissons non-alcoolisées emballées et a le plus faible impact sur l’environnement, insiste Kinvara Carey, son directeur général. L’accent devrait être mis sur le fait d’encourager le recyclage des bouteilles en plastique, qui sont 100 % recyclables, plutôt que de limiter le choix des consommateurs ».
Selfridges s’est également engagé à réduire l’utilisation des emballages en plastique et à ne pas servir de poissons appartenant à des espèces menacées dans ses restaurants. Si cette décision est un bon coup de publicité pour le magasin, elle ne doit pas être vue comme la panacée. Si le but de l’entreprise est de combattre la pollution plastique, pourquoi se limiter aux seules bouteilles d’eau ? Pour que les emballages en plastique ne finissent pas dans les océans, il convient de lutter contre les rejets sauvages, étendre les consignes de tri à l’ensemble des plastiques et développer les emballages compostables et biodégradables. Seuls une approche multi-factorielle permettra de commencer à lutter contre ce fléau de la pollution plastique.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
Et aussi dans les
ressources documentaires :
Et aussi dans l’actualité :
Dans l'actualité
- Interdiction des sacs plastique reportée à Juillet !
- Pollution des micro-plastiques : quelles solutions ?
- PHBOTTLE : du jus devient bouteille !
- Jusqu’à 11.000 microplastiques ingérés par an !
- Un village et un château construits en bouteilles plastiques
- Survivre au péril plastique : des solutions à tous les niveaux
- Les industriels du plastique surfent sur la vague de la crise sanitaire