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EDF parie sur son plan mobilité électrique

Posté le 29 novembre 2018
par Matthieu Combe
dans Énergie

EDF a présenté son plan mobilité électrique en octobre dernier. À l’occasion du salon des maires, Isabel Montelescaut, Responsable Mobilité électrique du Groupe, est revenue sur ce nouveau plan stratégique.

Avec son nouveau plan mobilité électrique, EDF affiche son ambition d’« être l’énergéticien leader de la mobilité électrique en Europe dès 2022 ». Cette ambition se décline sur les quatre marchés européens où l’entreprise possède des filiales : la France, le Royaume-Uni, l’Italie et la Belgique. Sur ces quatre marchés, EDF projette un parc électrique et hybride rechargeable d’un million de véhicules en 2020, de 4 millions en 2025 et de 17 millions en 2035.

Plusieurs millions de véhicules électriques à faire rouler

Actuellement près de 160 000 véhicules électriques ou hybrides rechargeables circulent en France. Il y en aura environ 3,7 millions en 2030 et entre 7 et 9 millions en 2035. À cet horizon, les véhicules électriques représenteraient environ 30 % des ventes de véhicules neufs. « En termes de consommation, nous serons entre 8 et 10 térawattheures pour 2030 et entre 15 et 17 térawattheures pour 2035, soit près de 5 % de la consommation de 2016, prévient Isabel Montelescaut. Cela tend à dire que notre parc de production est parfaitement capable d’absorber ce développement ».

Au-delà de la seule consommation, la question capitale est celle de l’appel de puissance en pointe de consommation. L’objectif est bien de vérifier que nos réseaux sont capables de supporter ce développement. Selon les projections d’Enedis réalisées dans le cadre de leur cahier d’acteur remis pour les Assises de la mobilité, l’appel à puissance de 9 millions de véhicules en 2035 sera de l’ordre de 20 % du parc de production français. « Ce chiffre peut être amené à 4 % si ces véhicules sont pilotés intelligemment », relève Isabel Montelescaut. Tout l’enjeu pour le groupe EDF est justement de développer des offres autour du smart charging, le « pilotage intelligent de la charge » pour ne pas mettre en tension le réseau.

Dans ce cadre, EDF souhaite devenir le premier fournisseur électrique pour ces véhicules et atteindre 30 % de parts de marché. Cela implique de fournir de l’électricité à environ 600 000 véhicules en 2022. Pour atteindre cet objectif, dès 2019, le Groupe proposera des offres intégrées comprenant la fourniture d’électricité, une solution de recharge pour tous les clients disposant d’une place de parking ainsi que des services pour l’optimisation de la recharge et l’usage de la batterie du véhicule.

Être leader sur les bornes de recharge

Via sa filiale Sodetrel, EDF espère également être le premier exploitant de réseaux de bornes. D’ici 2022, le Groupe compte en exploiter 75 000 et donner accès à ses clients européens à 250 000 bornes supplémentaires en interopérabilité. L’entreprise souhaite également être le leader du « smart charging », avec le déploiement de 4 000 bornes intelligentes dès 2022. Ces bornes permettront de recharger les batteries au meilleur moment, mais aussi de les mettre à disposition des réseaux électriques pour contribuer à leur équilibre pendant les périodes de forte consommation. « D’ici 2035, 1,5 millions de véhicules seront pilotés grâce à une borne intelligente proposée par le groupe EDF », projette Isabel Montelescaut.

Dans le cadre du réseau Corridor, 200 bornes de recharge rapide sont déjà installées en France sur les grands axes autoroutiers pour l’inter-urbain. « Nous allons très prochainement lancer un Corridor 2 pour doubler ce réseau à moyen terme », annonce Isabel Montelescaut. L’entreprise compte également se créer une place dans l’ultra-haute puissance. « Il faut adapter l’infrastructure de recharge aux autonomies grandissantes, jusqu’à 500 km en 2020, prévient la responsable du groupe. Une borne de 50 kilowatts ne permettra plus à ces véhicules de se recharge en 30 minutes, il faut déjà penser au palier de demain : de 150 à 350 kilowatts pour travailler sur cette nouvelle gamme de véhicules ».

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique


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