Diya One est un robot-nettoyeur d'un genre particulier puisque c'est l'air qu'il nettoie. Testé en 2015 dans les locaux de Engie Cofely, il devrait débuter sa carrière commerciale cette année.
Pendant quelques mois, un drôle d’engin autonome a déambulé dans les couloirs de Engie Cofely (ex-Cofely Services). Sa mission, c’était d’épurer l’air ambiant, de le débarrasser des particules fines et autres composés organiques volatils (COV) qui pouvaient empoisonner la santé du personnel occupant ces bureaux. Ce robot porte le nom de Diya One. Il s’est envolé avec son géniteur, Ramesh Caussy, au CES de Las Vegas pour y faire la démonstration de son savoir-faire. Cet événement, profitant d’une forte exposition médiatique et d’un grand rayonnement international, est une aubaine dans une perspective de commercialisation, prévue cette année.
La pollution, Ramesh Caussy en connaît hélas trop bien les méfaits. Sa propre fille souffre de maladies chroniques imputées à la mauvaise qualité de l’air. Mais à quelque chose, malheur est bon. Il y puise la motivation nécessaire à la réalisation d’un robot dont le rôle serait de purifier l’air à proximité des humains. Ce docteur ès sciences de l’Ecole Polytechnique se lance seul dans ce projet dès 2007, dans le grenier de son domicile situé à La Frette (Val d’Oise). Il crée la même année la société Partnering Robotics, dont l’effectif compte aujourd’hui 23 personnes. C’est en 2015 que les choses s’accélèrent grâce à une levée de fonds et à la signature d’un partenariat avec Cofely Services, dont l’objet est l’évaluation de 6 robots en situation réelle. Les compétences de Diya One reçoivent même la validation du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).
Analyse, brassage et filtrage
Ce robot mobile d’environ 80 centimètres de haut a pour mission première d’analyser de nombreux paramètres de l’air grâce à une série de capteurs : température et hygrométrie, mais aussi le taux de CO2, la concentration en ozone, en particules fines, en COVs… Puis, si nécessaire, il enclenche un processus de brassage et de filtration pour diminuer la présence de ces éléments nocifs. C’est en quelque sorte une pompe à air ambulante, qui circule de manière autonome. «Diya One ne se cognera pas aux personnes ou aux objets, précise Ramesh Caussy. Il est capable de passer des portes ou de prendre l’ascenseur.» Il peut aussi effectuer des rondes selon un trajet prédéfini et bénéficie d’une dizaine d’heures d’autonomie. Quand la batterie est en voie d’épuisement, Diya One se dirige seul vers sa base de recharge, à l’instar des robots-aspirateurs domestiques.
Les données récupérées et traitées par le Diya One jouent un double rôle. «Elles sont affichées sur le Diya Board, explique Ramesh Caussy. C’est un écran visible par tous qui permet aux gens d’être rassurés sur leur environnement de travail et la qualité de l’air intérieur. En outre, ces données permettent d’analyser l’environnement, de le répertorier et de comprendre les facteurs prépondérants pour améliorer le bien-être des occupants du bâtiment.» La phase d’expérimentation réalisée dans les locaux de Engie Cofely a été positive, selon Ramesh Caussy : «La capacité de navigation de Diya One et sa discrétion sont concluantes. Et cette présence est perçue comme bienveillante du fait du bénéfice rendu : épurer l’air.»
L’acceptation du Diya One sera en effet un facteur clé de sa réussite commerciale, d’autant que ce robot pourrait croiser des publics très différents au vu des débouchés potentiels : les EPHAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), les musées (plus l’air est sain, mieux les œuvres sont conservés), etc. Quoi qu’il en soit, le contexte est favorable à en croire certaines prévisions, qui estiment que le marché de la robotique de services pourrait peser 100 milliards d’euros en 2020.
Par Frédéric Monflier
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