« A l’échelle du monde, de la France, de l’entreprise ou du service numérique, les conclusions sont presque toujours les mêmes : c’est d’abord la fabrication des terminaux utilisateurs qui concentrent le gros des impacts », affirme Frédéric Bordage, créateur de la communauté GreenIT.fr spécialisée dans l’informatique durable. « De fait, lorsqu’on va écoconcevoir un service numérique, on va d’abord chercher à ne pas déclencher l’obsolescence du terminal de l’utilisateur. Le contenu ou le service doit pouvoir fonctionner sur un vieil ordinateur ou smartphone. »
Une proposition de loi a d’ailleurs été adoptée en première lecture au Sénat, concernant par exemple la limitation du renouvellement des terminaux, le développement des usages du numérique écologiquement vertueux ou encore les centres de données et réseaux moins énergivores. L’ensemble de ces propositions vous sont détaillées dans cet article publié sur Techniques de l’Ingénieur.
Un indice de réparabilité
Un des leviers d’écoconception est la durée de vie du matériel. Depuis le 1er janvier 2021, un indice de réparabilité est déployé sur cinq catégories de produits électroménagers et électroniques, comme le précise le Ministère de la transition écologique. C’est un outil de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, qui repose sur 5 critères : la disponibilité de la documentation technique, la facilité de démontage du produit, la disponibilité des pièces détachées, leur prix, et d’autres sous-critères propres au produit.
« C’est essentiel, car il permettrait au consommateur d’avoir plus de transparence sur la réparation possible de son terminal en cas de panne, explique Raphaël Gustavi, chef de service adjoint Service Produits & Efficacité Matière de l’Ademe. Et c’est également un levier important pour les fabricants, car cet indice tirerait vers le haut les performances énergétiques de leur matériel. Comme ce qu’il s’est passé avec l’indice énergétique pour les réfrigérateurs par exemple… ». A horizon 2024, la loi prévoit que cet indice devienne un « indice de durabilité » permettant ainsi d’ajouter de nouveaux critères tels que la robustesse ou la fiabilité des produits.
« On a raison d’insister sur l’allongement de la durée de vie des équipements et la lutte contre leur obsolescence programmée, affirme Hugues Ferreboeuf à Libération. C’est un levier incontournable pour atténuer cette empreinte importée. Mais si on ne s’attaque pas également à la consommation d’énergie, on n’arrivera jamais à cette division par deux des émissions ». Il précise que, à son arrivée en France, un appareil a déjà les trois quarts de son empreinte carbone.
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