Des molécules d'ADN placées sur la capsule de la fusée Texus-49 ont survécu à un périple dans l'espace ainsi qu'à leurs passages dans l'atmosphère. Une constatation qui relance la théorie de la panspermie.
L’expérience remonte à 2011. Dans le cadre de la mission européenne Texus, des scientifiques ont déposé en certains endroits de la fusée Texus-49 des plasmides, des molécules d’ADN circulaires présentes dans les bactéries, avant de l’envoyer faire un tour dans l’espace. Les molécules attachées ont donc dû endurer les conditions extrêmes que peuvent subir des objets à l’entrée et à la sortie de l’atmosphère. Pendant un court laps de temps, elles ont été chauffé à 1000°C mais elles ont survécu et sont restées accrochées à la capsule. Chose inouïe, si le code génétique qu’elles contiennent n’est peut-être pas resté tout à fait intact, il est en tout cas resté déchiffrable et a pu être transmis à des cellules de bactérie et de tissus conjonctifs (TC). Signe de leur robustesse.
Toutefois, les molécules d’ADN n’ont pas toutes réagi de la même façon. En fonction de l’endroit où elles ont été placées, elles ont plus ou moins bien résisté.
Ainsi, celles qui étaient incurvées dans les rainures des têtes de vis ont un taux de survie plus important que les autres (53%).
Cela a inévitablement engendré un questionnement chez nombre de scientifiques concernant l’origine de la vie. Certains se demandant si elle ne serait pas venue de l’espace comme le décrit le principe de la panspermie; cette théorie scientifique selon laquelle la vie aurait été apportée d’autres planètes, véhiculée par des matériaux extraterrestres comme les comètes, météorites et autres corps rocheux. Sachant qu’une centaine de tonnes atterrit chaque jour sur Terre, pourquoi pas me direz-vous. En tout cas, la résistance de l’ADN à ces conditions extrêmes peut conforter cette théorie.
Cette constatation va forcer les scientifiques à prendre davantage de précautions à l’avenir car si les molécules d’ADN survivent dans l’espace et restent agrippées à l’enveloppe d’une fusée, elles peuvent aussi se répandre et contaminer de leur présence certaines régions de l’espace, comme Mars. Ce que redoute Oliver Ullrich, professeur de l’Institut d’anatomie de l’Université de Zurich et co-signataire de l’étude parue sur la revue scientifique américaine PLOS ONE : « nous devons éviter une telle contamination dans notre recherche pour une vie extraterrestre ».
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