Par exemple, les véhicules légers américains dont chaque conducteur parcourt 12500 miles par an, ont consommé en 2012 l’équivalent de 8,4 millions de barils de carburants par jour, soit plus de 9% des consommations mondiales de produits pétroliers.
L’université du Michigan, par l’intermédiaire de son Transportation Research Institute (UMTRI) publie chaque mois le résultat du calcul des consommations nominales moyennes des véhicules neufs commercialisés aux Etats-Unis, exprimées en autonomie, selon l’unité courante américaine que sont les miles par gallon. C’est son « eco-driving » index.
Pour une meilleure compréhension, j’ai transformé ces miles/gallon en litres aux cent kilomètres par la formule :
Consommation = 235/ Autonomie
La consommation étant exprimée en litres aux cent kilomètres et l’autonomie en miles/gallon.
La consommation moyenne nominale des véhicules neufs commercialisés aux Etats-Unis était de 11,7 litres/100 en Octobre 2007, elle était de 9,3 litres/100 en Avril 2014. Ceci correspond à une réduction moyenne des consommations de 3,2% par an en moyenne (Figure ci-dessous).
Il est intéressant de comparer cette performance à celle des consommations moyennes des véhicules commercialisés en Suisse dont l’Office Fédéral de l’Energie tient à jour des statistiques annuelles de ce type. Les consommations des véhicules neufs helvétiques ressortaient en moyenne en 2012 à 6,21 litres/100, contre 6,39 litres en 2011, soit une baisse de 2,8%.
Une voiture neuve américaine consomme en moyenne 50% de plus de carburant en volume qu’une voiture Suisse.
Les données détaillées de l’OFEN montrent que ces consommations sont étroitement liées à la masse du véhicule et à la cylindrée du moteur.
Cette comparaison, entre deux populations aux niveaux de vie voisins, illustre combien peuvent être lents les progrès d’amélioration d’efficacité énergétique des processus dans le domaine grand-public. La tradition américaine de possession d’un véhicule imposant et lourd, réputé plus sûr et affichant ouvertement le profil statutaire de son propriétaire, prime sur la réduction des consommations en carburant du véhicule. Le véhicule « smart & green » n’a pas encore une image assez virile.
Ce résultat doit nous convaincre qu’un éventuel doublement ou un triplement des prix des carburants aux Etats-Unis, durant la décennie à venir, sera économiquement supportable. Il suffira pour cela, que chaque citoyen américain réduise le gâchis énergétique en place pour accroitre l’efficacité des processus, à qualité de prestations conservées.
L’exemple de sobriété des véhicules modernes hybrides nous montre que les technologies existent et que c’est la grille de choix du consommateur qu’il reste à faire évoluer avec l’aide bienvenue des constructeurs et de leurs puissantes équipes de marketing.
Par Raymond Bonnaterre
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