Pour augmenter ses parts de marché en Europe, BYD va commercialiser un modèle électrique à moins de 20 000 euros. D’autres marques, dont Renault, ont également annoncé des modèles au tarif similaire. De quoi démocratiser l’usage de la voiture électrique.
En dessous de 20-000 euros : est-ce un seuil symbolique à ne pas franchir pour attirer des Européens vers la voiture électrique (VE) ? C’est le pari de BYD avec sa Seagull. Avec une longueur de 3,78 mètres et une autonomie annoncée de 427 kilomètres, ce modèle se positionne comme un concurrent direct de la Citroën ë-C3 (disponible depuis fin 2024 autour de 23 000 euros.).
BYD ne sera pas le seul sur ce créneau. Renault devrait lancer sa Twingo Electric l’an prochain. Il y a quelques jours, le patron de la marque au losange a indiqué qu’un autre modèle reposant sur la même base technique que les emblématiques R4 et R5 est également prévu. Enfin, Volkswagen devrait suivre en 2027 avec son ID.1.
L’arrivée de ces modèles permettra-t-elle de doper un marché des véhicules électriques présentant de forts contrastes ? En Allemagne, ce secteur a progressé de 50 %. À l’inverse, l’Hexagone a enregistré un recul de 15 % des immatriculations en 2024, mais janvier 2025 a affiché un + 3,2 %.
Des coûts de revient très bas
Des prix élevés, une réduction des bonus écologiques et des reportages mensongers diffusés par TF1 et M6 ont refroidi les acheteurs. Le parc français compte environ 1 160 000 VE.
L’arrivée d’un modèle vendu autour de 20 000 euros par BYD pourra-t-elle changer la donne et démocratiser l’usage du VE ? Car BYD est un acteur majeur. Acronyme de « Build Your Dreams » (« Construisez vos rêves »), le Chinois a été fondé en 1995. Il intervient sur quatre grands secteurs d’activité, ceux des technologies de l’information, des nouvelles énergies, de l’automobile et du ferroviaire.
Dans le domaine de l’énergie, BYD est tout à fait capable de développer, concevoir et de produire des batteries par ses propres moyens. En 2020, BYD a lancé sa propre technologie, la Blade Battery. Cette batterie LFP (lithium – fer – phosphate) affiche aujourd’hui une capacité de 61,44 et 80,64 kWh, ce qui permet de rouler environ de 433 à 552 kilomètres avec l’homologation européenne WLTP.
Second plus grand fabricant de batteries de traction, avec une part de marché mondial de 17,2 %, contre 37,9 % pour le Chinois CATL, BYD travaille sur des batteries à électrolyte solide. Cependant, sa production à grande échelle ne sera pas pour tout de suite, car le tarif est encore trop élevé.
Les tarifs attractifs sont justement l’un des arguments majeurs de BYD, mais aussi des autres marques chinoises. Pour afficher de tels tarifs en Europe (mais qui sont encore beaucoup moins chers en Chine), BYD maîtrise toute la chaîne de production, de l’extraction des matières premières à la production des batteries. Le coût de revient d’une voiture électrique fabriquée par BYD est donc très bas.
Mais est-ce suffisant ? En dehors de la Chine, la notoriété de la marque est plus faible que celle de Tesla et d’autres acteurs mondiaux. Par ailleurs, son réseau ne compte qu’une quarantaine de points de vente en France, contre environ 6 600 pour le groupe Renault (marques Renault, Dacia et Alpine). Pas simple en cas de panne ou de réparation, car le propriétaire d’une BYD devra faire de nombreux kilomètres.
Tesla en compte aussi une trentaine. Mais le constructeur rappelle qu’il n’est pas toujours nécessaire d’aller dans un centre pour l’entretien, grâce à ses équipes mobiles. Il peut réaliser près de 80 % des opérations d’entretien sur le lieu de préférence du propriétaire.
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