Suite au scandale Volkswagen, Ségolène Royal a créé une commission d'enquête technique indépendante de contrôle des émissions polluantes de 100 véhicules diesels. A mi-parcours, la commission fait un bilan des tests portant sur 52 véhicules de 15 marques différentes. Et les résultats ne sont pas bons.
Nous le savions, les tests actuels d’homologation ne sont pas représentatifs des conditions réelles de circulation. Sur les 15 constructeurs testés, 9 constructeurs français et étrangers – Renault/Dacia, Kia, Fiat/Chrysler, Mercedes Benz, Volkswagen, PSA, Nissan, Opel et Ford présentent des anomalies.
Si les tests n’ont pas dévoilé la présence de logiciels truqueurs, ils ont montré des dépassements significatifs en conditions réelles de circulation. Par ailleurs, chez plusieurs constructeurs, les systèmes de dépollution utilisés ne fonctionnent que dans de faibles plages de températures. Selon les résultats de l’enquête, « sur les 23 véhicules Euro 6 testés, 10 émettent lors de l’essai sur piste 5 fois plus que la limite d’émissions (80 mg/km) et 3 dépassent cette même limite de plus de 10 fois ». Concernant les émissions de CO2 sur piste, « les écarts sont significatifs, les trois quarts des véhicules testés présentant des émissions supérieures de 20 % à 50 % à la déclaration des constructeurs ». Cela confirme « même à faibles vitesse et accélération, les écarts importants constatés par les usagers entre consommations de carburants annoncées par les constructeurs et consommations réelles».
Pour les les véhicules déjà en circulation et les véhicules neufs en cours de commercialisation ne respectant pas les normes d’émissions, les constructeurs devront présenter des plans d’amélioration précisant le nombre de véhicules concernés, l’origine des anomalies constatées et les mesures envisagées pour réduire ces émissions. « Pour les véhicules neufs les autorités d’homologation devront décider si les mesures proposées sont suffisantes ou s’il convient, de suspendre la vente », prévient Ségolène Royal dans un communiqué.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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