Délais de fabrication d’outillage réduits, production de pièces à la demande pour réduire les coûts de stockage, allègement et personnalisation des composants sont autant d’atouts permettant d’opérer une complète mutation de la maintenance ferroviaire.
Ce projet est financé par les pouvoirs publics via la BPI et l’ADEME à hauteur de 10,7 millions d’euros sur 4 ans et il fait partie des 7 premiers lauréats de l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) du CORIFER¹.
La fabrication additive : un avenir prometteur pour le ferroviaire
La maintenance des trains implique près de 150 000 références de pièces et de nombreuses petites séries. La production de composants à la demande, afin de réduire les stocks de pièces de rechange, figure donc en tête des enjeux du projet ADDITIVE4RAIL, de même que la possibilité de relancer la fabrication de pièces dont la production n’est pas garantie sur l’ensemble de la durée d’exploitation des trains (qui peut atteindre 40 ans).
Par ailleurs, au-delà de l’intérêt de la refabrication de composants existants, la fabrication additive ouvre de nouvelles perspectives en termes d’innovation, puisqu’elle offre la possibilité de repenser totalement la conception des pièces. Le projet ADDITIVE4RAIL permettra ainsi d’obtenir des composants polymères ou métalliques, personnalisables à outrance, aux formes jusqu’ici impossibles, plus légers, plus fiables ou plus silencieux.
Des compétences multiples pour un projet ambitieux
Le programme ADDITIVE4RAIL associe quatre partenaires aux compétences complémentaires. La SNCF assure le pilotage du projet, Centrale Nantes apporte ses compétences scientifiques dans le domaine des matériaux et des procédés, VLM Robotics intervient en tant que fabricant de machines et de cellules agiles robotisées et la Deeptech 4Dpioneers est chargée de développer les matériaux et procédés industriels dédiés à la fabrication additive.
Toutes ces compétences, le consortium en aura besoin pour atteindre ses ambitions, car les verrous technologiques à lever sont importants : dimensions limitées des pièces en fabrication additive, manque de matériaux polymères ignifugés et certifiés ferroviaire, coût de production trop élevé, etc.
Une chaîne industrielle et des démonstrateurs ferroviaires
Les membres du consortium ont d’ores et déjà investi dans la création d’une chaîne industrielle de 150 m² à Saintes, en Charente-Maritime, sur l’un des sites du Technicentre Industriel SNCF de Charente-Périgord.
Deux procédés y sont en cours de test. Le dépôt de filament thermoplastique (FDM) d’une part et la fabrication additive métallique par arc-fil (WAAM), d’autre part. Ils permettront de fabriquer et de certifier des pièces mécaniques destinées à être installées sur des trains en exploitation.
Compte tenu des thèses qui seront engagées, des nouvelles compétences qui vont apparaître et des débouchés espérés en termes d’emploi, ADDITIVE4RAIL devrait ainsi contribuer à accélérer les usages de la fabrication additive ferroviaire en France, mais aussi en Europe, notamment grâce au contexte d’harmonisation européenne des normes de sécurité ferroviaire.
¹ Comité d’orientation de la recherche et de l’innovation de la filière ferroviaire
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