Le développement de la domotique se heurte à l’incompatibilité entre les équipements domestiques issus de différents fournisseurs. Le marché reste fragmenté entre une multitude de protocoles de communication. Si l’interopérabilité de ces protocoles est un élément clé pointé par certains fournisseurs, l’ouverture des logiciels est le réel enjeu.
La multiplication des équipements domestiques, entre autres, pour le chauffage, l’électroménager, l’audiovisuel, les alarmes et la téléphonie entraîne un développement considérable des fils, des ondes hertziennes, wifi, etc. Les capteurs et les terminaux se multiplient également.
Dans cette nébuleuse technologique, chaque profession, chaque constructeur et chaque installateur proposait traditionnellement souvent son système unique, quitte à entraîner des interférences entre les différents systèmes. La multiplication et la redondance des informations, des fils, des codes, des ondes étaient monnaie courante. Pour changer la donne, différentes professions jouant un rôle dans l’habitat commencent à dialoguer entre elles.
Exporter un logiciel français ?
Pour rassembler les conditions de succès d’une filière domotique française, 6 entreprises leaders de la domotique ont décidé de créer la start-up Confluens. Celle-ci est destinée à favoriser l’interopérabilité entre les différents systèmes et équipements domotique. L’objectif affiché est aussi de créer une filière française, exportable sur les marchés étrangers.
Cette start-up est lancée par le spécialiste des systèmes de contrôle d’accès CDVI, le leader des automatismes de commande de volets roulants Somfy, le fabricant de dispositifs de contrôle de chauffage Delta Dore et les fournisseurs d’appareillages électriques de bâtiment Legrand, Schneider Electric et Hager.
« Le rôle de cette start-up est de développer une couche logicielle, qui permettra aux différents équipements dans la maison de dialoguer entre eux et ce quel que soient les protocoles filaires et sans fil qu’ils utilisent pour communiquer », explique Marcel Torrents, Président du directoire de Delta Dore, et président de Confluens. La solution, attendue dans 12 à 18 mois, prendra la forme d’un logiciel sous licence ou d’un module électronique à intégrer dans les produits. Concrètement, comme les acteurs ne définiront jamais de protocole standard, il s’agira d’un « transcripteur de protocole », capable de mutualiser les différents protocoles présents sur le terrain.
Des logiciels ouverts ?
Un autre enjeu réside dans l’élaboration de logiciels ouverts permettant de dialoguer avec les 300 protocoles existants. « Dès que la domotique est connectée à Internet et qu’il y a de l’intelligence à gérer, les logiciels doivent être ouverts », affirme Pierre Duchesne, Président d’AVOB.
Selon lui, les discussions traditionnelles portant sur la définition d’un protocole standard servent uniquement à cacher le débat de fond sur l’ouverture des logiciels à l’ensemble des protocoles. À présent l’intelligence et l’interopérabilité des objets doivent se jouer dans le Cloud. « Les entreprises ne veulent pas parler du fait qu’ils ferment les protocoles, car cela a un impact sur leur image de marque, mais avec l’avènement des nouveaux logiciels, ils n’auront plus le choix », prévoit-il.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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