Une publication de l’IFP rappelle l’extrême dépendance pétrolière du secteur des transports. Un véritable défi pour les filières qui veulent prendre la relève des carburants pétroliers.
Le transport est un secteur extrêmement gourmand en énergie. Dépendant à plus de 98 % des produits pétroliers, il constitue également le domaine où les recherches pour produire des carburants alternatifs s’intensifient. En effet, les sources d’énergie exploitables pour les transports regroupent les ressources fossiles, la biomasse et les énergies renouvelables voire nucléaires (via la production d’électricité). A partir de ces ressources, plusieurs types de carburants peuvent être obtenus puis utilisés dans différents types de véhicules, que l’on classe en quatre catégories : les véhicules équipés de moteur à combustion interne ; les plus répandus, les véhicules hybrides, qui sont en cours de mise sur le marché ; les véhicules à pile à combustible et les véhicules électriques qui ne sont pas, pour le moment, des solutions suffisamment pertinentes. L’étude de l’IFP révèle des chiffres qui, à défaut de surprendre, soulignent une dépendance écrasante du secteur par rapport au pétrole. Ainsi, les carburants conventionnels pétroliers constituent l’immense majorité des besoins en énergie, comme le montre le camembert ci dessus présentant la consommation d’énergie dans le transport routier mondial par type de carburant. On constate que l’essence et le gazole constituent 98% de l’énergie utilisée pour le transport mondial. Ce chiffre tombe à 96% en Europe, où les biocarburants représentent seulement 1,5% et le gaz naturel à peine plus de 1%.
Le transport, secteur extrêmement énergétivore
En ce qui concerne les transports aérien et maritime, ils dépendent respectivement du pétrole à hauteur de 99,9% et 100%. En fait, seul le transport ferroviaire est parvenu à se détacher légèrement des ressources pétrolières (71% de l’énergie totale), et ceci grâce à l’électrification avancée des réseaux ferroviaires dans certains pays.Or, la consommation énergétique du secteur des transports augmente à un rythme annuel proche de 2%. Ayant déjà fait l’objet de nombreuses améliorations techniques et environnementales, les carburants routiers traditionnels devront encore être modernisés, notamment pour répondre aux exigences futures de l’UE en termes de qualité de l’air. De nouvelles exigences en matière de modes de combustion des moteurs sont également prévues dans les années à venir.Quoi qu’il en soit, à l’heure actuelle, les carburants fossiles présentent des atouts considérables pour le transport, qui expliquent pour partie leur omniprésence. En effet, leur densité énergétique importante permet une autonomie appréciable des véhicules, souvent plus de 600 km, et les techniques de raffinage sont éprouvées et peu coûteuses (hormis en ce qui concerne les coûts d’approvisionnement).
Des techniques de raffinage éprouvées et peu coûteuses
Cette extrême dépendance pétrolière des modes de transport pose des problèmes complexes, principalement au niveau économique et environnemental. Economiquement, l’utilisation d’une ressource rare et non renouvelable, dont les économies développées sont souvent très dépendantes et exposées à la volatilité des cours, est une source de vulnérabilité énergétique. Au niveau environnemental, la donne est connue : le contenu en carbone des produits pétroliers, les émissions de gaz à effet de serre et la pollution locale associées aux activités de raffinage et à la combustion dans les moteurs sont des enjeux majeurs. Qui plus est, ces problématiques prennent une dimension croissante, dans un contexte où le développement durable prend une place centrale.Au final, l’extrême dépendance du secteur des transports face au pétrole est plus que jamais d’actualité. Malgré les efforts menés sur la demande (comportements de conduite, modification des habitudes de déplacement), c’est bien la diversification des carburants dans le transport routier qui permettra de lutter efficacement contre les émissions de CO2, ainsi qu’une réduction substantielle de la consommation des énergies non renouvelables.
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