[Dépêche AFP publiée le 14/09] Des chercheurs ont annoncé dimanche avoir développé un appareil externe capable de nettoyer le sang d'agents pathogènes avec des aimants, ce qui constitue une promesse de nouveau traitement contre la septicémie ou des maladies infectieuses comme Ebola.
L’appareil qui imite la rate n’a pour l’instant été testé que chez les rats et pas chez l’homme.
Il utilise des billes magnétiques nanoscopiques (moins d’un millième de millimètre ) recouvertes d’une protéine sanguine humaine conçue génétiquement, appelée MBL.
La protéine MBL se lie aux agents pathogènes et aux toxines, qui peuvent alors être « extraits » du sang grâce aux nanobilles magnétiques qui se comportent comme de minuscules aimants.
Une fois nettoyé, le sang est réintroduit sans que sa composition ou sa coagulation soient modifiées.
L’invention mise au point par des chercheurs américains est destinée à traiter les infections du sang qui touchent 18 millions de personnes dans le monde chaque année avec un pourcentage de décès de 30 à 50%.
Les microbes qui en sont la cause sont souvent résistants aux antibiotiques.
Si l’appareil s’avère aussi efficace et sûr chez l’homme, il pourrait permettre « de nettoyer physiquement le sang en enlevant une grande variété d’agents pathogènes ou de toxines », a indiqué à l’AFP Donald Ingber l’un des auteurs de l’étude publiée dans la revue Nature Medicine.
Il ajoute que le traitement pourrait être mené « avant même que l’agent pathogène n’ait été formellement identifié et que le traitement antibiotique optimal ait été choisi ».
Il n’exclut pas que le traitement puisse un jour « être utile » dans le traitement de malades atteints d’Ebola dans la mesure ou la protéine MBL passe pour être capable de se lier avec le virus à l’origine de cette fièvre hémorragique.
La protéine pourrait également se lier au VIH, le virus du sida, et au virus de Marburg, à l’origine d’une autre fièvre hémorragique, très similaire à Ebola.
Lors de leur expérience, les chercheurs ont infecté les rats avec deux bactéries – le staphylocoque doré et Escherichia coli – et ont réussi à retirer 90% des bactéries de leur sang grâce à leur invention .
Ils ajoutent que lorsqu’ils ont injecté « une dose létale » d’endotoxine (une toxine située dans la membrane externe de certains bactéries), ils ont également réussi à améliorer « de façon significative » la survie des animaux.
Mais M. Ingber reconnaît qu’il faudra encore des années d’expérimentation chez des animaux plus gros et chez l’être humain avant qu’il puisse être approuvé.
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