Les coûteuses péripéties de l'EPR finlandais semblent avoir refroidi les ardeurs scandinaves dans le domaine de l'énergie nucléaire. La Suède met le cap vers le 100% renouvelable, en intégrant hydroélectricité, éolien et solaire.
La Suède produit dès à présent 57% de son électricité à partir de sources renouvelables. Le reste avec l’énergie atomique. Mais selon Anne Vadasz Nilsson, DG de l’agence suèdoise de surveillance des marchés de l’énergie, a déclaré à l’agence Reuters que « le nucléaire est une énergie coûteuse compte-tenu des régulations en matière de sûreté et du financement de la gestion à long-terme des déchets radioactifs, pour ne mentionner que ces deux éléments« .
En juin 2016 des partis politiques suédois de premier plan ont convergé pour parvenir à 100% d’énergie renouvelable à horizon 2040. Cet objectif est tout à fait réalisable selon Anne Vadasz Nilsson. La prime de 5000 dollars qui sera en Suède versée aux acquéreurs de batteries domestiques s’inscrit dans cette perspective.
Le média spécialisé australien RenewEconomy (« Graph of the day« ) a récemment effectué un comparatif du coût du kWh de stockage des différentes batteries. Le résultat est sans appel, le Tesla Powerwall (version 1 et 2) pulvérise la concurrence. Et en outre intègre un onduleur. Sur le marché australien le solaire en bouteille serait dès à présent meilleur marché que l’électricité provenant du réseau, selon RenewEconomy.
« Les Powerwall de Tesla seront populaires en Suède », titre le média spécialisé Electrik.co. En effet Tesla va vendre les Powerwall 2 pour 61.000 couronnes suédoises (environ 6600 dollars américains), auquel il faut ajouter environ 1300 dollars pour l’installation. Autrement dit, en intégrant la prime gouvernementale de 5000 dollars, la batterie Powerwall 2, dont la capacité de stockage est de 14 kWh, sera disponible pour moins de 3000 dollars, installation comprise ! C’est à dire 214 dollars (204 euros) par kWh de stockage.
La France n’a pas un objectif aussi clair et ambitieux que la Suède en matière d’électricité renouvelable. Alors que François Hollande a été élu en promettant de réduire la part du nucléaire de 75% à 50%, pas un seul réacteur nucléaire n’a été fermé, ce qui bien entendu suscite l’ire des ONG environnementales.
Ondine Suavet, DG de la start-up Mylight Systems, contactée par Techniques-ingénieur.fr, est sceptique concernant le marché de la batterie en France dans le court-terme: « cette batterie Tesla n’est actuellement pas distribuée en France car ce marché n’est pas considéré comme stratégique. Il n’y a aucun réseau de distribution pour ce produit en France, ni de réseaux d’installation agréés. Dans les pays où l’offre existe, seuls un installateur agréé peut poser ces batteries. Si nous faisons le parallèle avec le Modèle 3 de la voiture Tesla, il y a 3 ans entre l’ouverture des pré-commande et la livraison. » Sur le site MaisonEtEnergie.info cette ingénieure innovante a d’ailleurs publié le 13 décembre 2016 une tribune intitulée « Des batteries pour stocker l’énergie solaire : aubaine ou arnaque ?« .
Une alerte afin que les acquéreurs potentiels soient correctement informés et ainsi ne soient pas bernés par des vendeurs peu scrupuleux de l’éco-éthique. Et de l’éthique tout court.
En Suède, la fête la plus importante du pays a lieu à l’occasion du solstice d’été, avec des danses circulaires autour de poteaux sacrés d’origine païenne symbolisant la course du temps solaire.
Ce pays scandinave, pourtant moins ensoleillé que la France, montre-il la voie à suivre pour le pays du coq gaulois ?
Olivier Daniélo
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