La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), parue ce jour au Journal Officiel, trace l'évolution du mix énergétique français jusqu'en 2023. De quoi fixer des objectifs pour 2018 et 2023, compatibles avec les objectifs de moyen-terme pour 2030.
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte fixe les objectifs pour le développement du secteur énergétique français. Les énergies renouvelables devront atteindre 23 % de la consommation finale brute d’énergie en 2020 et 32 % en 2030. A cet horizon, les énergies renouvelables devront couvrir 40 % de la production d’électricité, 38 % de la consommation finale de chaleur, 15 % de la consommation finale de carburant et 10 % de la consommation de gaz.
Quelles évolutions du mix électrique et de production de chaleur ?
Pour atteindre ces objectifs, le rythme de développement des énergies renouvelables doit fortement s’accélérer. La PPE prévoit de passer de 41 gigawatts (GW) à 71-78 GW en 2023. Ces nouvelles capacités permettront d’atteindre une production d’électricité renouvelable entre 150 et 167 térawattheures (TWh) en 2023.
Par ailleurs, la PPE prévoit d’augmenter la production de chaleur renouvelable, avec une production située entre 17 et 19 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) en 2023, contre 12,7 millions en 2014. Le point de passage en 2018 est évalué à près de 15 millions de tep.
Moins d’énergies fossiles en perspective
Les énergies renouvelables remplaceront une partie des énergies fossiles et diminueront les émissions de gaz à effet de serre. Les objectifs de réduction de la consommation d’énergie primaire fossile par rapport à 2012 sont de 8,4% en 2018 et 15,8% en 2023 pour le gaz naturel. Une partie sera fournie à la place par du biométhane injecté dans le réseau de gaz, à hauteur de 1,7 TWh en 2018 et 8 TWh en 2023. Pour le pétrole, la baisse sera de 15,6% en 2018 et 23,4% en 2023. La plus forte chute concernera le charbon : -27,6% en 2018 et -37% en 2023. Les émissions issues de la combustion d’énergie passeront ainsi de 294 millions de tonnes équivalent CO2 (MtCO2) en 2018 à 254 MtCO2 en 2023. Grâce à une meilleure efficacité des moyens de production, la consommation finale d’énergie française devra baisser de 7% en 2018 et 12,6% en 2023 par rapport à 2012.
Du côté des carburants, le Gouvernement veut donner la priorité au développement des biocarburants avancés. Il vise un objectif d’incorporation de 1,6 % en 2018 et 3,4 % en 2023 pour l’essence, et de 1 % en 2018 et 2,3 % en 2023 pour le gazole, sous réserve qu’un ensemble de conditions soient réunies. L’objectif est d’atteindre 2,4 millions de véhicules électriques et hybrides rechargeables en 2023. Le Gouvernement veut aussi développer le bioGNV pour qu’il représente 20% des consommations de GNV en 2023, sur des segments complémentaires.
Un autre objectif de la loi de transition énergétique était de réduire la part du nucléaire dans le mix électrique français de 75% à 50% en 2025 et de plafonner la capacité nucléaire à 63,2 GW. La PPE ne prévoit que la fermeture des deux réacteurs de Fesenheim. Celle-ci devrait faire l’objet d’un décret dédié en 2016. « Pour respecter la loi, la PPE devrait imposer la fermeture de 21 à 23 réacteurs d’ici à son échéance la plus lointaine en 2023 », s’insurge l’association environnementaliste Greenpeace. De son côté, Jean-Louis Bal, Président du Syndicat des énergies renouvelables salue un texte cohérent qui est « un gage précieux de visibilité pour nos filières ».
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
Cette PPE ne permet pas d’atteindre une réduction de 75 % des émissions de gaz carbonique en 2050 par rapport aux émissions de 1990. Engagement de la France à la Haye en 2 000 et repris après la COP 21
C’est le seul objectif contraignant qui nous impose de réduire de 75 % nos consommations de combustibles fossiles, soit en 2050 une consommation de 40 Mtep par rapport au 120 Mtep actuel malgré une augmentation de la démographie de 10 millions d’habitants.
Remplacer de l’électricité nucléaire décarbonée par des EnR intermittentes décarbonée n’apport strictement rien si ce n’est une ponction massive sur les finances des Français.
LION
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