Métal noble et précieux, de couleur gris-blanc, malléable et très ductile, le platine résiste à la corrosion et à une oxydation à haute température, et présente de plus un point de fusion élevé et une stabilité chimique hors pair. Plus cher que l’or, cet élément rare (concentration de 0,05 ppm dans la croûte terrestre) est connu depuis l’Antiquité. Présent dans certains minerais de cuivre ou de nickel, il est retrouvé également sous forme de dépôt natif.
Le platine possède des propriétés physico-chimiques recherchées tant pour des applications techniques que décoratives. Présent en solution aqueuse sous forme de complexes chlorés, aminés ou amino-nitrés, le platine est utilisé comme revêtement de surface. Ainsi, dans le secteur médical, et en raison de sa qualité de matériau hypoallergénique, ce métal recouvre les cathéters et autres instruments chirurgicaux, mais également les stents et certaines prothèses. L'alliage platine/osmium 90/10 est utilisé dans la fabrication des stimulateurs et les valvules artificielles cardiaques.
Reconnu pour ses propriétés catalytiques, le platine est employé dans les industries chimique, pétrochimique et automobile (pots d’échappement), mais également dans la fabrication des moteurs à combustion interne des véhicules, même si, pour des raisons de disponibilité réduite et de coût élevé, on lui préfère maintenant le palladium.
Associé à l’iridium, le platine a été retenu pour l’élaboration du premier kilogramme étalon et du premier mètre étalon du pavillon de Breteuil à Sèvres, grâce à ses propriétés de raideur, de dureté et de résistance chimique incomparables.
En électrochimie, du fait de sa grande inertie chimique, le platine est le métal rêvé pour les anodes, notamment les anodes dites insolubles, qui offrent une large échelle de densités de courant, une grande résistance à la corrosion, et une durée de vie élevée. Sa résistivité varie en fonction de la température, ce qui explique sa présence dans les thermomètres à résistance de platine et dans les thermocouples.
Ce métal est aussi utilisé dans les creusets et dans les fourneaux électriques à haute température, et en joaillerie sous forme d’alliage (souvent 5 % de cuivre, notamment pour sa résistance à l’abrasion et au ternissement).
Cependant, l’utilisation massive du platine en tant que catalyseur est rendue responsable de sa présence actuelle dans l’environnement, notamment dans les zones urbaines où le trafic routier est important, et de nombreuses études relèvent également un taux de platine élevé, et en croissance, dans l’organisme humain et l’environnement. Autant le platine pur ne présente aucun risque toxicologique, autant ses composés sous formes biodisponibles se montrent hautement toxiques pour tout organisme vivant.