Les trois lois de la robotique ont été inventées par Isaac Asimov, auteur de romans de science-fiction et d’anticipation devenus des best-sellers. En effet, dès ses premiers romans, en 1939, Asimov fait la part belle aux robots. Mais contrairement à d’autres auteurs qui jouent sur la peur des robots (à l’image de H.G. Wells par exemple), il a une approche qui consiste à les considérer comme des outils destinés à aider les humains, bien qu’ils ne soient pas dénués de dangers pour autant. C’est dans cette optique qu’il a jugé utile de leur imposer des règles de fonctionnement. Ainsi, tous les romans de science-fiction d’Isaac Asimov qui mettent en jeu des robots androïdes rappellent les trois lois robotiques essentielles qu’il a édictées, à savoir : un robot ne peut blesser un être humain ni permettre par son inaction qu'un humain soit blessé ; un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la première loi ; un robot doit protéger sa propre existence aussi longtemps qu'une telle protection n'est pas en contradiction avec la première et/ou la deuxième loi.
Ces lois, en apparence très simples et dont l’inviolabilité garantit la sécurité des humains, conduisent à de multiples réflexions qui vont nourrir les nombreux romans et nouvelles qu’Asimov écrira par la suite. En effet, se pose le problème de la définition à donner aux humains (comment les robots les identifient), de leurs intentions malveillantes (un robot doit-il obéir aux injonctions d’un voleur, par exemple, ou même d’un enfant), ou de la notion de danger. Pour aller au bout de sa logique, Asimov met en situation des humains et des robots dans toutes sortes de contextes en apparence insolubles, destinés à éprouver les trois lois. Pour que le concept de robot soit possible, l’écrivain décrit leur fonctionnement en se servant des récentes découvertes scientifiques. Il indique ainsi que leur intelligence artificielle réside dans un cerveau constitué d’un alliage de platine et d’iridium permettant de traiter des flux positroniques (particules chargées positivement par opposition aux électrons chargés négativement). C’est à partir de cette notion de cerveau positronique que les créations fictives d'Isaac Asimov sont développées et que les robots humanoïdes apparaissent, dotés d’une forme de conscience robotique. Au fil des récits, ces robots évoluent : ils deviennent de plus en plus intelligents et font preuve de discernement, de sorte qu’ils n’appliquent pas les lois de façon irréfléchie. Grâce à leur cerveau positronique, ils sont capables d’anticiper les implications de leurs actions et de faire des choix à long terme. Véritable saga connue dans le monde entier, le Cycle de Fondation qui se déroule dans 22 000 ans inclut de façon très subtile ces robots qui ont précédemment été grandement mis en scène dans le Cycle des robots, paru pour la première fois en 1950 aux États-Unis.