Prévenir le risque ATEX lié à l’utilisation et le stockage de produits chimiques

L’hexagone de l’explosion

L’explosion est une combustion très rapide qui se propage, précédée d’une onde de pression. Cette onde de pression est provoquée par l’expansion des gaz chauds.

• Le combustible est la matière susceptible de brûler (liquide, gazeuse).
• Le comburant, en se combinant avec un autre corps, permet la combustion (oxygène, peroxydes, chlorates, etc.).
• La source d’inflammation ou l’énergie d’activation est l’énergie minimum nécessaire au démarrage de la réaction chimique de combustion ; elle est apportée par une source de chaleur, une étincelle…
• Le domaine d’explosivité est le domaine de concentration du combustible dans l’air à l’intérieur duquel son explosion est possible. On parle alors de Limite inférieure d’explosivité et limite supérieure d’explosivité (LIE et LSE).
• Le confinement doit être suffisant pour permettre la formation d’un mélange explosif respectant les proportions imposées par le domaine d’explosivité. Le confinement contribue aussi à la diminution de l’énergie d’activation nécessaire à l’explosion en influ sur l’état de pressurisation du mélange explosif, en augmentant les perturbations liées à l’explosion (vitesse, pression, etc.).
• Les gaz, vapeur ou poussières inflammables seront les éléments qui transmettront leur énergie (expansion de gaz chauds) au combustible. En fonction de l’état et la quantité de ce dernier, l’explosion augmentera en intensité et l’incendie sera entretenu.

Condition d’explosivité d’une atmosphère gazeuse et poussiéreuse

La plupart des gaz ou vapeurs et poussières inflammables est susceptible d’exploser en s’enflammant, à condition de présenter un mélange de comburant et de carburant spécifique à chaque matière. Ce mélange doit se faire dans de bonnes proportions (entre LIE et LSE pour les vapeurs, CmE et CME pour les poussières).

Les autres propriétés physico-chimiques importantes dans la formation d’une ATEX sont la température d’auto-inflammation (TAI) et le point éclair (PE ou EMI pour les poussières).

Outre les propriétés physico-chimiques citées ci-dessus, la densité de vapeur (DV) pourra aussi être utilisée de façon à déterminer en amont le comportement de l’ATEX d’un gaz ou vapeur de liquide. Pour les poussières, on parlera en addition d’humidité dans l’air.

Une table est à votre disposition présentant les propriétés physico-chimiques de plusieurs exemples de substances explosives liquides, gazeuses ou solides.

Réglementation ATEX

La réglementation française est alignée sur la directive européenne 1999/92/CE pour les exploitants et se décline comme suit :

• Décret n° 2002-1553 du 24 décembre 2002 relatif aux dispositions concernant la prévention des explosions : modification du Code du travail (articles R. 232-12-23 à R. 232-12-28) ; principes généraux de prévention, analyse des risques, DRPE ;
• Décret du 5 novembre 2001 : document unique d’évaluation des risques, risque ATEX ;
• Arrêté du 8 juillet 2003 relatif à la protection des travailleurs susceptibles d’être exposés à une atmosphère explosive : définition des zones, choix des équipements, prescriptions minimales ;
• Arrêté du 28 juillet 2003 relatif aux conditions d’installations des matériels électriques dans les emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter : matériels électriques.

Maîtrise du risque ATEX

Lorsque vous cherchez à prévenir le risque ATEX, vous cherchez en réalité à éviter le risque d’explosion lié à l’inflammation d’une atmosphère explosive préalablement formée. Ainsi, pour maîtriser ce risque, il convient :

• d’éviter la formation d’une atmosphère explosive (exemple : vapeur chimique mélangée à l’air), en travaillant notamment sur les éléments (Vapeur/poussière inflammable + Combustible + Comburant + Domaine d’explosivité + Confinement) de l’hexagone de l’explosion ;
• d’éviter les sources d’inflammation ou transfert d’énergie (à hauteur de l’énergie d’activation), en travaillant sur l’élément source d’Inflammation ou énergie d’activation de l’hexagone de l’explosion.

Dans les cas où le risque ne pourrait être annulé avec certitude, il conviendra d’atténuer les effets de l’explosion (effet de souffle, flammes, etc.).