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EnglishRÉSUMÉ
Les principes de base des télécommunications par fibre optique sont présentés, avec une introduction aux briques de base qui constituent un système de transmission par fibre. L'évolution, des ces technologies est marquée par des innovations techniques essentielles, depuis les premiers essais de transmission des années 1980 jusqu'aux réseaux actuels qui permettent d'acheminer des trafics mondiaux engendrés par Internet. Quelques perspectives d'évolution sont amorcées en conclusion.
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Michel JOINDOT : Ancien élève de l'École polytechnique - Ingénieur en chef des télécommunications
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Irène JOINDOT : Ingénieur Ensi CAEN (ex. ENSEEC) - Docteur de l'Université de Montpellier, habilitée à diriger les recherches
INTRODUCTION
Comparée aux autres supports de transmission existants, la fibre présente une atténuation quasiment constante sur une énorme plage de fréquences (plusieurs milliers de gigahertz) et offre ainsi l'avantage de bandes passantes gigantesques, permettant d'envisager aujourd'hui la transmission de débits numériques très importants (plusieurs térabit/seconde) exigés par la multiplication des services et les besoins accrus de transmission d'images . Très vite également, il est apparu que les systèmes optiques permettaient, par rapport aux systèmes sur câble coaxial de capacité équivalente, un gain notable sur la distance entre répéteurs-régénérateurs, qui passait de quelques kilomètres à quelques dizaines de kilomètres. À partir de 1978 furent installés des systèmes travaillant à la longueur d'onde optique de 0,8 μm, acheminant un débit compris entre 50 et 100 Mbit/s, avec un espacement entre répéteurs de 10 km, c'est-à-dire trois fois plus environ que les systèmes sur câble coaxial de capacité équivalente.
La seconde génération de systèmes de transmission sur fibre optique, apparue dans les années 1980, découle directement de la mise au point de la fibre monomodale et du laser à semi-conducteur à 1,3 μm, longueur d'onde pour laquelle la dispersion chromatique (c'est-à-dire la distorsion induite sur les signaux par la propagation) est minimale. Des débits supérieurs à 1 Gbit/s, avec un espacement entre répéteurs de plusieurs dizaines de kilomètres, sont alors atteints. Les portées de ces systèmes sont limitées par les pertes de la fibre, 0,5 dB/km dans le meilleur cas, et l'idée apparaît alors de développer des sources émettant à la longueur d'onde de 1,55 μm pour laquelle l'atténuation est minimale. Néanmoins, ce gain est détruit par l'effet de la dispersion chromatique, toutes les longueurs d'onde ne se propageant pas à la même vitesse. Cette dispersion chromatique du matériau de la fibre est beaucoup plus forte qu'à 1,3 μm et c'est d'elle que provient alors la limitation de la bande passante et donc du débit. Des progrès simultanés tant sur les lasers émettant sur un seul mode que sur le milieu de transmission (fibres à dispersion décalée) apporteront des solutions à ces problèmes et les premiers systèmes travaillant à 1,55 μm apparaîtront à la fin des années 1980, avec un débit supérieur à 2 Gbit/s.
Apparus à la fin des années 1980 et devenus très rapidement des produits industriels, les amplificateurs à fibre vont apporter un bouleversement considérable dans le domaine des communications par fibre optique : insérés dans la ligne de transmission, ils permettent de compenser l'atténuation de la fibre et donc d'augmenter la portée des systèmes de transmission, au prix de l'addition de bruit . Utilisés comme préamplificateurs, ils augmentent la sensibilité des récepteurs optiques. Enfin, leur bande passante énorme (30 nm et même bien plus aujourd'hui) permet d'envisager l'amplification simultanée de plusieurs porteuses optiques juxtaposées dans le spectre, constituant ce que l'on appelle un multiplex. Ainsi naît le concept de multiplexage en longueur d'onde (WDM Wavelength Division Multiplexing) ; chaque fibre transportant un multiplex de N canaux est alors équivalente en capacité à N fibres transportant chacune un canal, et il est aisément concevable que cette approche permet potentiellement d'augmenter la capacité d'un réseau de manière très importante sans modifier son infrastructure physique. Les premiers systèmes utilisant cette technique, avec un débit de 2,5 Gbit/s par canal, ont été installés dès 1995 par tous les grands opérateurs mondiaux dans leurs réseaux de transport pour faire face à la croissance du trafic. Ils ont été suivis rapidement par des systèmes à N × 10 Gbit/s dès le début des années 2000 et, dix ans plus tard, des équipements offrant un débit de 40 Gbit/s par canal étaient commercialement disponibles. Autour de 2005 apparaît une nouvelle génération de systèmes, toujours basés sur le multiplexage en longueur d'onde, mais dans lesquels les techniques de compensation électronique permettent de surmonter des obstacles à la montée en débit. Le débit de 100 Gbit/s est d'ores et déjà disponible.
MOTS-CLÉS
historique des systèmes et réseaux de télécommunications optiques optique communications numériques
VERSIONS
- Version archivée 1 de août 1999 par Michel JOINDOT, Irène JOINDOT
DOI (Digital Object Identifier)
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6. Systèmes utilisant les solitons
6.1 Qu'est-ce qu'un soliton ?
Nous rappellerons simplement les points importants de la description qui a été donnée dans [E 7 110]. L'impulsion soliton (ou tout simplement soliton) est une solution particulière de l'équation de Schrödinger non linéaire, qui reste invariante au cours de sa propagation parce que l'effet (linéaire) de la dispersion chromatique est exactement compensé par l'effet (non linéaire) de l'automodulation de phase. La non-linéarité est donc utilisée de manière positive pour contrebalancer l'effet de la dispersion et garantir la stabilité du signal au cours de sa propagation. Toutefois l'existence de ce soliton est soumise à des conditions qui peuvent sembler a priori très contraignantes :
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cette solution n'existe que, sur une fibre sans pertes. On conçoit d'ailleurs que si la puissance de l'impulsion diminue au cours de la propagation tandis que la dispersion de la fibre reste constante, l'automodulation de phase de moins en moins importante ne puisse plus compenser son effet ;
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comme le soliton est la solution d'une équation non linéaire, une combinaison linéaire de solutions n'est pas une solution et un train d'impulsions soliton n'est donc pas une solution. Or, la transmission d'une impulsion isolée n'est pas d'un grand intérêt en télécommunications.
Compte tenu de ce que la puissance du soliton est directement liée au niveau de dispersion chromatique, puisque l'effet non linéaire doit compenser le linéaire, le soliton utilise la fibre à dispersion décalée G.653.
HAUT DE PAGE6.2 Phénomènes affectant la transmission des solitons
Il a été rappelé dans l'article consacré aux fibres ...
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Systèmes utilisant les solitons
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - JOINDOT (I.), JOINDOT (M.), douze coauteurs - Les télécommunications par fibres optiques - . Collection Technique et Scientifique des Télécommunications, Dunod (1996).
-
(2) - DESURVIRE (E.) - Erbium doped fiber amplifiers. - Principles and Applications, Wiley (1996).
-
(3) - CHRAPLYVY (A.R.) - Limitations on lightwave communications imposed by optical fiber non linearities. - Journal on Lightwave Technology, vol. 8, no 10, nov. 1990.
-
(4) - MARCUSE (D.), CHRAPLYVY (A.R.), TKACH (R.W.) - Effects of fiber non linearity on long distance transmission - . Journal on Lightwave Technology, vol. 9, no 1, janv. 1991.
-
(5) - AGRAWAL (P.) - Non linear fiber optics. - Gowind Academic Press (1989).
-
(6) - BRANDON (E.), BLONDEL (J.P.) - Raman limited, truly unrepeatered transmission at 2,5 Gbit/s over 453 km...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
Deux conférences majeures se tiennent chaque année, au cours desquelles sont présentées les dernières avancées dans le domaine de la recherche en télécommunications optique :
• ECOC (European Conference on Optical Communications) qui a lieu dans une ville européenne en septembre http://www.ecocxxxx.org où xxxx désigne l'année
• OFC (Optical Fiber Communications Conference) qui a lieu aux États-Unis en février-mars http://www.ofcnfoec.org
HAUT DE PAGE
Des logiciels permettant de modéliser le fonctionnement des systèmes optiques existent sur le marché. On peut citer :
• La société VPI (Virtual Photonics Incorporated) qui développe notamment « Transmissionmaker » pour la modélisation des systèmes de transmission http://www.vpiphotonics.com
• Optsim développé par la société Rsoft à partir des recherches menées par le Politecnico de Turin http://www.rsoftdesign.com/
Tous les grands équipementiers développent par ailleurs leurs logiciels propres pour modéliser leurs systèmes.
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